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« La semaine de quatre jours, c'est une intensification du travail extrêmement forte » (Benoît Serre)

ISRH | Conditions de travail | publié le : 15.02.2023 | Olivier Hielle

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Photo d'illustration.

Crédit photo Valentino Belloni / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Travailler l’équivalent de cinq jours en quatre, c’est la proposition expérimentale de l’Urssaf de Picardie à ses salariés. Mais d’autres entreprises ont une approche toute différente.

Travailler moins, c’est travailler plus ? Dans une interview donnée à RMC le 2 février dernier, le vice-président de l’ANDRH, Benoît Serre, pointait les inconvénients de la semaine de quatre jours : « Je comprends que sur un plan individuel, ce soit formidable. Mais il y a plusieurs éléments à prendre en compte. Est-ce qu’on est en semaine de quatre jours avec deux jours de télétravail ? Parce que, là, on va finir par ne plus se voir du tout. La deuxième chose, j’ai vu l’initiative sur les Urssaf de Picardie. Cela fait des journées de 9 heures. C’est une intensification du travail extrêmement forte, avec peut-être le risque de perdre ces moments "inutiles" de management, comme la machine à café. Sur un plan collectif, c’est un peu plus risqué à moyen terme. »

Pour rappel, en effet, les salariés de l’Urssaf de Picardie pourront expérimenter, dès le 1er mars prochain, la semaine de 36 heures en quatre jours. Un test qui va durer un an mais qui, pour l’instant, n’attire pas les foules : une seule personne a pour l’instant accepté d’y participer, d’après nos confrères de France Bleu.

De toutes les manières, la semaine de quatre jours ne consiste pas, en principe, à réduire uniquement l’amplitude des jours de travail. Elle vise surtout à réduire le temps de travail hebdomadaire.

Certaines entreprises ont pris pas mal d’avance à ce sujet. Basée à Angers, l’agence de communication Morganview a adopté la semaine de quatre jours pendant le confinement de 2020. C’est aussi le cas de LDLC, entreprise spécialisée dans la vente de matériel informatique. Le temps de travail est passé, depuis janvier 2021, à quatre jours par semaine pour un total de 32 heures.

Une conversion jugée très positivement par les salariés, quasi unanimes sur les progrès que ce changement a contribué à apporter, notamment pour leur équilibre vie pro-vie perso. Côté entreprise, les effets positifs sont également au rendez-vous : la productivité a bondi. Ce bilan, extrêmement favorable, ne devrait pas les faire changer d’avis.

 

Retrouvez la dernière chronique de Benoît Serre dans Entreprise et Carrières.

Auteur

  • Olivier Hielle