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Une production massive d’hydrogène vert

Actualités | publié le : 05.03.2021 | Laetitia Bonnet

En Occitanie, le projet Hyd’Occ a vu le jour en juillet dernier. Son objectif : construire une usine assurant une production industrielle d’hydrogène vert, tout en mettant en place un écosystème adéquat et cohérent pour son stockage, sa distribution, son transport et son usage.

La Région Occitanie pousse la filière de l’hydrogène vert en soutenant de nombreux projets innovants, par son plan hydrogène vert de 150 millions d’euros sur la période 2019-2030. Parmi eux, le projet Hyd’Occ, qui rassemble Qair Premier Element – une filiale du groupe Qair – et l’Arec (Agence régionale énergie climat) Occitanie. Hyd’Occ sera chargé de construire à Port–la-Nouvelle (Aude) une usine de production d’hydrogène vert par électrolyse de l’eau, alimentée en électricité verte régionale. « Il est nécessaire de produire de l’hydrogène de manière massive et industrielle afin d’obtenir le meilleur prix, pour être attractif, explique Jérome Billerey, directeur général France pour Qair. Nous commencerons par 20 MW, pour atteindre à terme 50 MW, et produirons au début quelques centaines de tonnes par an, puis des milliers. Nous nous intéressons à la fois au stockage temporaire de l’hydrogène, à son transport et à sa distribution. » La Région, propriétaire du site portuaire, veut en aire une plateforme destinée aux énergies renouvelables. À l’horizon 2023, deux fermes pilotes d’éoliennes flottantes en mer seront installées dans le golfe du Lion : elles alimenteront indirectement la future usine Hyd’Occ, construite en 2023. La première tranche – pour 20 MW et 1 000 tonnes par an – représente un investissement de 25 millions d’euros, financé par des subventions, de la dette bancaire et les fonds propres des actionnaires d’Hyd’Occ (dont Qair détient 65 %).

Une offre adaptée

L’un des éléments clés du projet Hyd’Occ est de développer une offre de services adaptés afin de répondre aux besoins de mobilité lourde – camions, bateaux, trains. « L’hydrogène vert vient en complément de l’électricité, notamment pour les mobilités lourdes, afin d’assurer une plus grande autonomie des véhicules, ou le transport de charges plus lourdes, détaille Jérome Billerey. Aujourd’hui, nous savons produire l’hydrogène massivement, mais il est nécessaire de promouvoir les usages finaux, qui sont nos clients de demain. Nous sommes donc impliqués dans plusieurs projets, et dans des écosystèmes territoriaux avec des sociétés spécialisées dans la distribution, le stockage, le transport… » Qair collabore, notamment, avec le groupe Charles André, spécialisé dans le transport d’énergie et de carburants. La société s’intéresse à l’hydrogène en tant que transporteur et acteur de la logistique, mais aussi en tant que futur consommateur. « Grâce à nos expériences passées sur d’autres énergies, nous essayons d’apporter notre contribution, notre vision en tant que spécialiste des matières dangereuses pour, par exemple, anticiper des démarches administratives, éviter certaines erreurs, travailler sur l’aspect technique et sécuritaire : à quelle pression l’hydrogène peut-il être transporté ?, relève Stéphane Joffre, directeur commercial du groupe Charles André, basé à Montélimar. Comment les chauffeurs appréhenderont-ils un plein d’hydrogène liquide ? Il faut aussi anticiper des aspects liés à la conduite. » L’entreprise se dit prête à mettre en place des démonstrateurs, avec des véhicules à l’hydrogène sur la chaîne logistique de l’approvisionnement, pour réaliser des essais techniques. Il reste maintenant à trouver les équilibres économiques permettant de supporter les surcoûts des véhicules H2, très chers à ce jour.

Auteur

  • Laetitia Bonnet

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