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L'ANDRH dénonce le "millefeuille" législatif et réglementaire

Liaisons Sociales Magazine | Relations Sociales | publié le : 03.02.2015 | Emmanuelle Souffi

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Pénibilité, compte formation, temps partiel... L'ANDRH pointe l'inflation législative qui complique la tâche quotidienne des DRHS sans fluidifier les relations au travail.

« Dès qu’on voit le législateur arriver, on rentre la tête dans les épaules ». La stratégie de la tortue, c’est un peu celle du nouveau président de l’Association nationale des DRH (ANDRH) face à l’avalanche de nouveaux textes. Compte personnel de formation, pénibilité, quotas de stagiaires, temps partiel… La profession croule sous les obligations et ne sait parfois plus où donner de la tête. « Dans les TPE, nos collègues s’arrachent les cheveux, c’est halte au feu, s’alarme Jean-Paul Charlez. Le millefeuille est source de lenteur. Il faut aligner le temps social et le temps économique. »

Un mois après son élection, le DRH d’Etam entend inscrire son mandat de deux ans dans la proximité. Et se faire l’écho des préoccupations des plus petites entreprises quand son prédécesseur, Jean-Claude Sciberras, DRH de SOLVAY, était très marqué « grand groupe ».

Simplifier le compte pénibilité

Sur le compte pénibilité, qui donne des sueurs froides au patronat, l’ANDRH se montre plus nuancée que le Medef et la CGPME. « C’est la construction administrative qui a créé des inquiétudes plus que le fond de l’affaire, estime Jean-Paul Charlez. On ne peut pas s’abstraire de la complication et c’est ça qui est pénible. »

Comme ses collègues, il attend beaucoup de la mission de simplification confiée au député Christophe Sirugue et au chef d’entreprise Gérard Huot. Six nouveaux critères doivent entrer en application le 1er janvier 2016, certains aux contours encore flous à appréhender. « Il faut avoir des conditions d’application plus réalistes », plaide Benoît Serre, DRH de la Macif et vice-président.

Une ordonnance saluée

La question du temps de travail et l’interventionnisme du législateur prompt à couper les ailes des entreprises suscitent également de nombreuses interrogations de la part des professionnels des RH. La possibilité d’ouvrir plus largement les magasins le dimanche comme le propose le projet de loi Macron est fortement souhaitée. « Laissons la liberté aux entreprises et aux branches ! » clame le président de l’ANDRH qui déplore le « dogmatisme politique » sur le sujet.

L'ordonnances présentée par François Rebsamen en conseil des ministres, le 28 janvier, et publiée le 2 février au Journal officiel en vue de déroger à la règle des 24 heures en matière de temps partiel est également saluée. « Les exceptions permettent de satisfaire tout le monde », conclut le DRH d’Etam. Et tant pis si cela rajoute une couche au millefeuille…

Auteur

  • Emmanuelle Souffi