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Défaillances d'entreprises: "La perspective 2023 nous inquiète" (Anthony Streicher, GSC)

Protection Sociale | publié le : 25.10.2022 | Benjamin d'Alguerre

L’association GSC, l’assurance perte d’emploi des entrepreneurs, prévoit un nombre de défaillances d’entreprises en hausse de 70% fin 2022, en attendant 2023, qui pourrait être l’année de tous les dangers. Rencontre avec Anthony Streicher, son président (Medef).

Hausses des prix des matières premières et de l’énergie, inflation… Comment les chefs d’entreprise se portent-ils en cette fin d’année 2022?

Anthony Streicher : Ils se retrouvent pris dans une accumulation de différentes crises. Crise géopolitique, crise de l’énergie, crise des approvisionnements… Pour tenter de mesurer l’ampleur de celles-ci, nous avons choisi de revoir la publication de notre baromètre sur les défaillances d’entreprises, que nous réalisons avec le cabinet Altares. D’une publication annuelle, nous en avons fait désormais une étude semestrielle. Et le dernier en date, publié au mois d’août, révélait une hausse de 30% des défaillances d’entreprises en début d’année. Elle devrait être de 70% fin 2022, soit 40.000 à 45.000 entreprises qui auront mis la clé sous la porte au cours de l’année.

C'est moins que la moyenne annuelle des défaillances d’entreprises, qui concerne plutôt entre 50.000 et 60.000 entreprises chaque année, même hors période de crise. Comment l'expliquer?

A. S. : Oui, mais attention; ce nombre de défaillances d’entreprises moindre qu’à l’accoutumée s’expliquera par une conjonction de facteurs: une bonne fin d’année 2021 portée à la fois par une certaine forme de rattrapage de l’économie française après la séquence Covid et la poursuite du « quoi qu’il en coûte » pendant une partie de l’année dernière. Ce qui nous inquiète, c’est la perspective qui se dessine pour l’an prochain, même si à l’heure actuelle, bien malin serait celui qui pourrait prédire ce qui se passera en 2023. Les projections optimistes prévoient un nombre de faillites d’entreprises oscillant entre 50.000 et 60.000, les plus pessimistes tablent plutôt sur 100.000-150.000.

Pourquoi un tel écart ?

A. S. : Nous ne disposons pas de modèle pour prédire aujourd’hui avec précision les défaillances de demain. Les entreprises couvertes par le champ de l’association GSC sont en moyenne des structures de moins de cinq salariés réalisant un chiffre d’affaires annuel de moins de 500.000 euros. Elles se situent dans la moyenne de la typologie des entreprises françaises. Elles sont peu concernées par le remboursement des PGE, qu’elles n’ont souvent pas sollicitées, mais sont touchées au premier chef par les problèmes de recrutement, de fidélisation des salariés, d’inflation et de hausses de salaires pour faire face à cette inflation... En plus des autres problèmes dus à la conjoncture, comme la hausse des prix du chauffage, de l’électricité ou des matières premières.

L’association GSC propose justement aux chefs d’entreprise une plateforme de conseils, d’information et de formation pour les aider à faire face. Pouvez-vous en dire quelques mots?

A.S: Oui. Nous avons lancé en 2022 la plateforme Lab Media GSC. Cela fait partie de l’ADN de l’association, puisque nos activités comprennent un volet assurantiel et lié à la protection sociale des chefs d’entreprise, mais aussi un volet de formation-sensibilisation au risque entrepreneurial. Au départ, nous présentions des portraits d’entrepreneurs sur notre plateforme avant d’évoluer, récemment, vers une offre de podcasts, puis de MOOC – des cours en ligne – à destination des chefs d’entreprise. Le premier était consacré à la démarche entrepreneuriale, le deuxième est dédié à la croissance des entreprises.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre