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La difficile mobilisation des chômeurs et précaires

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 05.12.2014 | Catherine Abou El Khair

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Les quatre organisations de soutien aux chômeurs manifestent une nouvelle fois le samedi 6 décembre, à Paris et en province. Avec obstination, malgré l'absence de résultats.

Parmi les 5,8 millions d’inscrits à Pôle emploi, toutes catégories confondues, en octobre, ils ne seront qu’une infime minorité à sortir dans la rue, le samedi 6 décembre. Les organisations de soutien aux chômeurs le savent. Elles appellent pourtant à manifester, afin de protester contre la précarité et pour l’emploi.

Et pour la douzième fois. Un rendez-vous devenu rituel, organisé par l’Association pour l’emploi, l’information et la solidarité des chômeurs et travailleurs précaires (Apeis), le Mouvement national des chômeurs et des précaires (MNCP), Agir contre le chômage (AC !) et la CGT-chômeurs.

“On sera quelques milliers, loin des millions de précaires”, regrette déjà Jean-François Kiefer, secrétaire national de la CGT-chômeurs. “La faible capacité de rassemblement des classes populaires m’attriste”, déplore Malika Zediri, vice-présidente de l’Apeis.

Plus d’une soixantaines d’organisations, syndicats, partis politiques et associations ont pourtant signé l’appel. S'y sont notamment joints la CGT, ainsi que la CGT Spectacle. Des manifestations sont attendues à Paris mais aussi dans plusieurs villes de province (Marseille, Bordeaux, Toulouse, Caen, Besançon, Clermont-Ferrand, Lannion, Orléans, Reims).

Contexte "anxiogène"

Le contexte est, en soi, favorable à la mobilisation. La récente réforme de l’assurance-chômage, la fusion du RSA et de la prime pour l’emploi ainsi que la généralisation du contrôle des demandeurs d’emploi suscitent inquiétude et mécontentement. “Le contexte est anxiogène et les discours sur les chômeurs culpabilisants”, souligne Marc Moreau, porte-parole d’AC!, qui fête ses 20 ans le 13 décembre.

Reconduite, la prime de Nöel ne sera par ailleurs pas augmentée cette année, restant à 152 euros. Résultat, le pouvoir d'achat de cette aide exceptionnelle s'est beaucoup émoussé avec l'inflation. D'après le calculateur de l'Insee, il faudrait ainsi revaloriser son montant de 18 euros pour maintenir le pouvoir d'achat de la prime versée fin 2000, qui atteignait alors 900 francs.

Militants remontés

Les militants seraient, à les entendre, plus mobilisés cette année que les précédentes. “Certains veulent spontanément monter à la capitale cette année. Alors que la mobilisation était très laborieuse depuis 4 ans”, souligne Pierre-Edouard Magnan, délégué fédéral du MNCP.

Reste à financer les déplacements. “Cette année, par manque de moyens, on a dû freiner leurs ardeurs. Nos organisations n’ont pas les mêmes moyens que les syndicats”, poursuit Pierre-Edouard Magnan. Même problème pour l’Apeis. “Nous n’avons pas de permanents. Chaque militant doit prendre sur son temps pour coller les autocollants, distribuer les tracts, mobiliser les chômeurs devant les agences Pôle emploi”, souligne son président, Philippe Villechalanne.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair