Les plans régionaux d’investissement dans les compétences sont relancés pour les trois dernières années du mandat. Au menu : un budget réduit des trois-quarts par rapport à la séquence 2017-2022, mais un fonctionnement plus souple pour les régions et un meilleur ciblage des demandeurs d’emploi.
L’État et les Régions viennent de donner le coup d’envoi du lancement d’un nouveau cycle d’investissements communs dans la formation des demandeurs d’emploi pour la période 2024-2027. Cette nouvelle opération, appelée à renouveler les plans d’investissements régionaux dans les compétences (Pric) déployés durant le quinquennat précédent, est cependant relancée avec une enveloppe bien moins conséquente qu’en 2017, quand l’exécutif avait mis 15 milliards d’euros sur la table. Charge donc aux collectivités régionales de suivre au même niveau. Deux d’entre elles – Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur – avaient d’ailleurs refusé de suivre, obligeant l’État à contracter avec les directions régionales de Pôle emploi pour déployer le PIC dans ces régions.
Au total, ce sont 3,9 milliards d’euros que l’État entend investir sur quatre ans au service de la formation des chômeurs les plus éloignés de l’emploi. En commençant dès 2024 par un premier investissement d’1,1 milliard d’euros que les Régions seront invitées à compléter en fonction de leurs besoins en emploi. Lors des négociations entre le ministère du Travail et les Régions de France, Olivier Dussopt a d’ailleurs précisé que son administration veillerait à ce que « l’engagement de l’État en direction de chacune d’elles ne soit pas diminué au-delà de 10 % par rapport aux sommes engagées réellement, en raison des besoins de formation importants qui restent ceux des personnes éloignées de l’emploi ». L’effort financier attendu des collectivités régionales en 2024 devrait approcher 1,6 milliard pour compléter les dotations d’État.
Surtout, l’expérience tirée de la précédente édition des Pric, a permis de mieux identifier les opérations à mener et les publics à cibler. Dans son bilan des cinq ans du PIC 2017-2022, le comité d’évaluation des effets du plan avait noté que si le nombre de formations dispensées avait été au rendez-vous, leur effet sur le retour à l’emploi s’était avéré plus mitigé. Fort de ce retour d’expérience, le ministère du Travail et les Régions ont assoupli le cadre du Plan pour les trois années à venir. Primo, dans son organisation même, puisque le haut-commissariat aux compétences qui le chapeautait jusqu’à présent a été dissous, pour céder la place à une direction conjointe de France Travail et de la DGEFP. Secundo, dans sa mise en œuvre, puisque les contrats que sera amené à signer l’État avec chaque Région volontaire pour s’y engager tiendront mieux compte des spécificités et besoins locaux en matière d’emplois.
Ces plans revisités permettront ainsi « un meilleur ciblage des financements sur les publics prioritaires, une réponse renforcée aux besoins des secteurs en tension et l’accès plus simple des TPE et PME aux aides à la formation avant embauche, notamment dans le cadre d’un copilotage des préparations opérationnelles à l’emploi », promet le ministère du Travail. Par ailleurs, un effort particulier sera opéré en direction des jeunes qui n’ont pas obtenu le niveau Bac +2 et qui doivent se former pour se réorienter. À voir combien de Régions joueront, cette fois-ci, le jeu…