Crise oblige, Sodexo a souhaité réduire les coûts de son Sommet mondial
de la diversité, organisé le 12 mai dernier. L’occasion d’expérimenter une formule virtuelle écologique et économe, partagée avec Microsoft.
Lors de la mise au point de son troisième Sommet mondial de la diversité, la direction du groupe de restauration Sodexo a spontanément envisagé une conférence tout à fait classique. Un peu sur le modèle des deux éditions précédentes, ayant rassemblé 60 top managers, essentiellement féminins, puis 200. Mais voilà, la crise en a décidé autrement !
1 000 participants
« Sans compter nos engagements en matière de développement durable, précise Jean-Michel Monnot, directeur diversité Europe. Il fallait donc trouver une formule économique tant en matière de coût que de dégagement de CO2 ». L’entreprise (350 000 salariés dont 35 000 en France) opte, alors, pour une formule en ligne. Mais, là encore, le coût de l’opération reste élevé.
Sodexo se rapproche alors de Microsoft, également désireux d’organiser une opération interne sur la diversité. L’affaire conclue et six mois de travail plus tard, à raison d’une réunion hebdomadaire, 1 000 top managers (500 pour Sodexo et 500 pour Microsoft) d’une vingtaine de nationalités sont conviés, le 12 mai 2009, à converger virtuellement vers un centre de conférence dernier cri.
« Ce public avait été identifié par les différents patrons d’unité comme des interlocuteurs diversité influents », précise Jean-Michel Monnot.
A 17 heures, heure française, après avoir saisi leur login, les managers des deux entreprises prennent place dans une salle de congrès virtuelle pour y voir et entendre leur Pdg respectif. Suit la projection de saynètes illustrant de micro-iniquités. Jusque-là passifs, les spectateurs sont alors sollicités par un contenu interactif. « A la fin de ces petits sketchs, des QCM s’affichaient sur leur écran pour recueillir leur opinion », décrit le directeur diversité de Sodexo.
Echanger librement
Autre animation : deux stands, l’un sur le tutorat, l’autre sur le management interculturel, animés par un collaborateur de Sodexo. Les managers peuvent assister à une présentation rapide du sujet, échanger à l’aide de leur messagerie et, si besoin, télécharger diverses documentations dans leur mallette virtuelle. Enfin, un chat room, pensé autour de plusieurs thématiques (égalité hommes/femmes, diversité générationnelle, minorités ethniques…), permet à chacun de discuter à bâtons rompus.
Bilan ? « En tout point positif », juge Jean-Michel Monnot, en premier lieu satisfait de la technique qui n’a, à aucun moment, « lâché ». « Cette opération a coûté 45 000 euros alors qu’il aurait fallu débourser plus d’un million d’euros si l’on avait organisé une “vraie” conférence, et que nous aurions consommé 200 000 tonnes de CO2. Sachant d’ores et déjà que certaines dépenses seront amorties, comme les films sur les micro-iniquités, prévus pour être diffusés tout au long de l’année lors de formations diversité dans le groupe. »
La fréquentation a également enregistré de bons résultats. Le jour J, ils étaient plus nombreux que prévu : 692 salariés de Sodexo se trouvaient, ainsi, connectés ; 640 ont assisté au théâtre interactif ; 280 sont intervenus dans le chat room. Il y a eu également 1 197 téléchargements de documents sur la diversité. Passé le jour J, les allées du centre de conférence virtuel ne se sont pas vidées pour autant puisque certaines animations ont perduré durant l’été. Au total, près de 300 visiteurs s’y sont pressés.
Céline Lacourcelle
