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La communication de crise jugée «plutôt manipulatrice»

L'actualité | publié le : 01.12.2009 |

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La communication de crise jugée «plutôt manipulatrice»

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Plus de la moitié des salariés jugent la communication interne de crise «plutôt manipulatrice». Tel est l'enseignement central d'une étude (1) menée par TNS Sofres, à la demande de Chaïkana, groupe conseil en communication relationnelle.

Mauvais temps pour la communication interne : 53 % des salariés jugent celle de crise « plutôt manipulatrice ». Et ce chiffre est même de 62 % dans les entreprises de plus de 250 salariés ! Alors que 47 % l'estiment sincère. En fait, 35 % des salariés considèrent que l'information interne a exagéré les difficultés de leur entreprise ; 25 %, qu'elle les a minimisées, et 40 %, qu'elle en a fait une description réaliste.

Conséquences ? Plus d'un salarié sur deux déclare qu'il ne comprend pas mieux la stratégie de son entreprise depuis la crise, contre 45 %. A 65 %, ils ne sont ni plus ni moins fiers de leur entreprise qu'avant la crise ; 10 % le sont moins ; 25 % le sont davantage.

Un lien hiérarchique dégradé

Bilan ? C'est le lien entre les dirigeants et les salariés qui est le plus dégradé : 46 % des salariés estiment qu'il s'est affaibli, et jusqu'à 54 % de ceux travaillant dans des entreprises de plus de 500 salariés ! A l'inverse, 43 % le jugent tel qu'avant la crise et 11 % le trouvent renforcé ; 39 % des salariés n'ont plus confiance dans ce que dit la direction de l'entreprise (contre 41 %). Et 36 % n'ont plus confiance dans ce que leur dit leur responsable hiérarchique direct (contre 59 %). De même, l'image de l'entreprise se détériore pour 36 % des salariés, mais reste intacte pour la moitié, et renforcée pour 14 %.

Au final, la crise s'est traduite, selon les salariés interrogés, par une dégradation du climat général dans l'entreprise (72 %) ; une baisse de revenus (63 %) ; une hausse de la charge de travail (50 %) ; la mise en place de plans sociaux (34 %)...

Méfiance des cadres

Commentaires de Vincent Dumont, directeur associé de Chaïkana : « Les entreprises seraient entrées, avec la crise, dans une ère du flux tendu de la gestion des RH sur le mode de celui imposé aux machines toujours plus perfectionnées. Or, les cadres semblent avoir rejoint l'ensemble du personnel dans une posture attentiste, voire méfiante. » Ainsi, 49 % d'entre eux ont trouvé les communications internes sur la crise manipulatrices ; 38 % déclarent que ces communications ont affaibli leur sentiment d'appartenance, et 40 %, l'image de leur entreprise.

Seuls 57 % des cadres affirment que leur société a pris les bonnes dispositions face à la crise et 40 %, qu'elle a été à l'écoute des salariés pendant cette période ; 56 % assurent que la stratégie leur donne confiance en l'avenir et 53 %, qu'elle les motive : « C'est nettement plus que la moyenne, qui est de 42 %, mais c'est un niveau néanmoins faible dans l'absolu », commente TNS Sofres.

« Si la moitié de «la chaîne de commandement» n'y croit plus, comment mettre en oeuvre et faire accepter les normes de demain ? », s'interroge Vincent Dumont. Pas simple, d'autant plus que, du point de vue des salariés, la sortie de crise sera effective quand le chômage baissera sensiblement (30 %) et que le pouvoir d'achat augmentera (28 %).

(1) Une étude qualitative via des entretiens semi-directifs a été menée auprès de 11 DRH, responsable communication interne, DG ou directeur commercial d'entreprises de plus de 1 000 salariés, dont le siège est en France, entre septembre et octobre 2009.

Une étude quantitative a été organisée grâce à 1 000 interviews on line de salariés d'entreprises de plus de 10 salariés, entre le 15 et le 23 octobre 2009.

Que souhaitent les salariés ?

Les salariés souhaitent que l'entreprise récompense vraiment ceux qui font davantage d'efforts (55 %), qu'elle offre de vraies solutions d'évolution professionnelle (45 %), qu'elle fasse véritablement confiance à ses salariés (38 %), qu'elle agisse réellement sur le long terme (37 %), qu'elle lutte vraiment contre le stress (18 %, mais à 26 % dans les entreprises de plus de 1 000 salariés)...

A l'avenir, les salariés demandent surtout une prise de parole directe et en personne des dirigeants de leur entreprise (39 %) et des responsables de leur site de travail (20 %). 66 % en attendent une communication factuelle qui ne minimise pas les dangers, et 92 % souhaitent une communication conviviale sans recherche de prestige.

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