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Enjeux

Leçon d'optimisme

Enjeux | Chronique de Meryem Le Saget | publié le : 02.09.2008 |

Les vacances se terminent, mais ce n'est pas une raison pour se laisser tenter par la morosité. Sait-on seulement comment fonctionne l'optimisme ? Les progrès des sciences cognitives nous révèlent que le cerveau est impressionnable : s'il baigne dans un climat difficile ou chahuté, il a du mal à penser en positif. L'expérience a même été tentée avec des personnes que l'on soumettait au flot incessant des médias, et d'autres que l'on maintenait à l'écart des nouvelles quotidiennes. Le second groupe avait beaucoup plus d'optimisme ! Il est vrai que la recherche du «croustillant» pousse souvent les journaux télévisés à parler des drames plutôt que de relater ce qui va bien. Mais ce serait trop facile d'incriminer seulement les médias. Il y a aussi ce que l'on imagine.

Notre petite tête fabrique facilement des idées sombres, toute seule comme une grande. Effectivement, lorsqu'il est laissé à lui-même, le cerveau se fixe assez naturellement vers les soucis : c'est le fameux «petit vélo» qui tourne dans la tête. A notre époque, la tendance courante est de s'échapper en faisant plusieurs choses à la fois : téléphoner tout en traitant ses mails, participer à une réunion tout en envoyant un SMS. L'activité multitâches occupe parfaitement le cerveau, maintient les soucis à l'écart et donne l'impression d'être efficace. Elle ne procure pas de réelle satisfaction, car on se rend bien compte que l'on a mal écouté, mal participé, mais, généralement, on n'a pas le temps d'épiloguer.

Si l'on savait focaliser quotidiennement ses pensées sur des perspectives positives, on aurait non seulement un bien meilleur moral, mais aussi une meilleure santé. Bien sûr, facile à dire, car tout le monde n'a pas la maîtrise des grands yogi pour y parvenir. Pourtant, il suffit d'être amoureux pour en faire l'expérience : l'amoureux vit au septième ciel et relativise tout le reste. Son cerveau est accaparé par une pensée dominante, celle de l'être aimé. Il se sent porté, invincible, animé par le plus délicieux des optimismes... Même chose lorsque l'on est engagé dans un projet passion qui nous tient à coeur, toutes nos pensées sont rivées sur l'objectif que l'on veut atteindre. En fait, dans ces deux cas, on applique dans le bon sens les lois du cerveau : concentration sur ce qui va bien et fait plaisir. On se nourrit de positif.

Comment éduquer le cerveau pour qu'il devienne optimiste ? En l'entraînant à voir le verre à moitié plein plutôt que le verre moitié vide. La pratique la plus simple consiste à s'interroger chaque soir : quels ont été les moments sympathiques de la journée ? Ou encore chaque semaine : qu'est-ce qui va bien dans ma vie d'aujourd'hui ? On sera étonné de trouver du positif dans n'importe quel quotidien. C'est ainsi que le cerveau apprend, pourvu que l'on maintienne l'exercice pendant quelque temps, à voir ce qui marche et à se maintenir dans l'optimisme. L'intérêt n'est pas seulement le bien-être que l'on en tire, c'est aussi un regard sur la vie qui fait du bien à tous.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. <lesagetconseil@wanadoo.fr>