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Les pratiques

Malgré le surcoût, LCL maintient son plan de départs

Les pratiques | publié le : 11.03.2008 |

Le plan de préretraite «maison» de la banque, signé en juillet dernier, ne sera pas remis en cause par les dispositions du PLFSS 2008, qui doublent le taux de taxation et relèvent la CSG sur les allocations. Plus de 3 000 seniors sont concernés.

La banque est prête à régler la facture : malgré l'augmentation du taux de taxation de 25 % à 50 %, LCL n'a pas remis en cause son plan de préretraite «maison» qui prévoit le départ, entre le 1er janvier 2008 et le 30 juin 2010, de 3 017 salariés âgés de 57 ans et plus sur la base du volontariat. Initialement fixée à 405 millions d'euros, la provision destinée au dispositif a été complétée à hauteur de 43,5 millions d'euros. Il faut dire que pour la banque, l'enjeu est de taille : « Notre alternative était la suivante, explique Christian Bouvet, responsable relations et gestion sociales : interrompre investissements et recrutements et disparaître du marché du travail ou réaliser ce plan de départs anticipés qui nous permet de lisser une pyramide des âges fortement déséquilibrée. » Aujourd'hui, 44 % des salariés de LCL ont plus de 50 ans.

Taux de taxation

Pour les seniors sur le pas de la porte qui bénéficient comme prévu d'une prime conventionnelle de départ et d'une rente équivalente à 65 % de la rémunération brute, les nouvelles dispositions contenues dans le projet de financement de la Sécurité sociale 2008 (PLFSS) auront tout de même un impact : « Tous les salariés qui partent dans le cadre d'une préretraite d'entreprise se voient désormais appliquer un taux de CSG de 7,5 % sur 100 % de la rente au lieu de 6,6 % sur 97 % actuellement, soit un différentiel de 0,9 %, souligne Philippe Kernivinen, le délégué national FO. Contrairement à l'engagement pris par l'entreprise, dans l'accord du 18 juillet 2007, de préserver les dispositions en cas de modification de la législation préjudiciable aux bénéficiaires, c'est le salarié qui supportera la différence. » Entrée en vigueur le 11 octobre 2007, cette majoration affecte également les salariés ayant bénéficié du plan antérieur, avant le 31 décembre.

Plan de compétitivité

Le délégué syndical reconnaît être vigilant sur les impacts à long terme que pourrait avoir ce surcoût pour l'entreprise : « L'accord préretraite fait partie d'un plan plus global dit de «compétitivité». LCL devra d'une manière ou d'une autre compenser les économies qui n'auront pas pu être réalisées. »

Similaire, en termes de conditions financières, au précédent dispositif clos le 31 décembre 2007, le plan actuel se distingue par une innovation de taille : peuvent également y prétendre les fonctions commerciales, jusqu'alors exclues de ces dispositifs. Une nouveauté qui pourrait conduire à un départ important de ces profils, susceptibles d'être éligibles en masse. « Ce plan pourrait entraîner une véritable perte de compétences clés, résume Gérard Stoffel, délégué national CFDT, en particulier dans un réseau commercial rural au bord de l'asphyxie parce que peu prisé des jeunes diplômés que nous recrutons majoritairement. » « Nous souhaitons préserver la mémoire de l'entreprise, assure Christian Bouvet. Notre plafond de 3 017 préretraites correspond à un «équilibre social» autant qu'à un équilibre économique. » Selon le rapport du cabinet Secafi Alpha présenté au CCE le 6 septembre 2007, LCL devra faire face, dans les deux ans à venir, à 10 000 mouvements de personnel : les 3 519 suppressions d'emploi prévues dans le cadre du «plan de compétitivité», environ 3 000 départs naturels non remplacés, auxquels devraient s'ajouter 3 000 embauches dans les fonctions commerciales. Afin de faciliter la reconversion des fonctions de back office vers des postes de chargé d'accueil ou de téléconseiller, LCL compte également réactiver un dispositif ad hoc mis en place au cours des différents plans sociaux de son histoire récente et prévoyant formations, tests de prédisposition et accompagnements personnalisés.