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L'actualité

Peu de formation pour les immigrés

L'actualité | publié le : 05.09.2006 | Laurent Gérard

Selon une étude du Cereq, les immigrés accèdent deux fois moins à la formation continue que les Français d'origine.

Entre 1998 et 2003, 18 % des immigrés présents en France ont suivi au moins une formation, contre 36 % des Français d'origine. Les immigrés accèdent donc deux fois moins à la formation professionnelle continue que les Français d'origine. C'est la conclusion majeure d'une étude publiée dans la dernière livraison de Formation Emploi (1), revue du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Cereq) publiée en août.

« Qu'ils soient salariés du public, du privé ou travailleurs indépendants, les immigrés restent défavorisés, même si l'écart est un peu moindre pour les salariés de l'Etat ou des collectivités territoriales », analyse l'étude. Elle constate, de plus, une discrimination supplémentaire selon l'origine de l'immigration. En 2003, le taux d'accès des immigrés maghrébins à la formation en entreprise était de 17 %, mais de 21 % pour les Asiatiques.

Difficultés d'accès

La situation s'améliore pour les enfants d'immigrés qui, selon l'étude, connaissent une probabilité d'accéder à une formation assez proche de celle des Français d'origine.

Toutefois, une discrimination intervient : les enfants dont un seul des parents est originaire du Maghreb accèdent autant à la formation que les Français d'origine, mais ceux dont les deux parents sont originaires d'Afrique du Nord connaissent des difficultés d'accès à la formation plus importantes que les autres personnes issues de l'immigration : seuls 23 % d'entre eux ont suivi au moins une formation entre 1998 et 2003, contre 31 % pour l'ensemble des enfants d'immigrés.

Une forte volonté de se former

Les immigrés sont pourtant demandeurs de formation. Les auteurs de l'étude insistent sur le fait que plusieurs enquêtes statistiques témoignent de leur plus grand appétit pour la formation que le reste de la population, qu'ils sont proportionnellement moins nombreux à en refuser, et qu'ils déclarent aussi des besoins de formation non satisfaits un peu supérieurs à ceux des Français d'origine de même qualification.

Les auteurs préconisent « une politique ciblée sur les publics exclus de la formation », qui allierait obligation de financer et obligation de former, en assurant aux bénéficiaires un « droit inversement proportionnel au niveau de formation ».

(1) Source : Formation Emploi n° 94, dossier «immigration et marché du travail».

Auteur

  • Laurent Gérard