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Les Pratiques

Quand la Coupe du monde fédère les salariés

Les Pratiques | Point fort | publié le : 27.06.2006 | Christelle Fleury

De nombreuses entreprises organisent des événements en interne à l'occasion du Mondial. Ces activités peuvent stimuler l'attachement des collaborateurs à l'entreprise, à condition de leur donner un sens.

Depuis la victoire des Bleus en 1998, l'engouement des Français pour la Coupe du monde n'est plus à démontrer. Beaucoup d'entreprises se saisissent de l'événement pour tenter d'améliorer leur image vis-à-vis de l'extérieur. D'autres cherchent à faire de même en interne : aménagements des horaires, jeux concours, organisation de paris, les moyens mis en oeuvre sont particulièrement variés. Mais pour quel bénéfice ? Pour les entreprises comme Adidas, l'intérêt est évident : « Nos collaborateurs aiment le sport, affirme Frédéric Vernet, DRH d'Adidas France. Les faire participer à la Coupe du monde, c'est lier business et passion. »

Il paraît moins facile pour une banque d'affirmer que le football représente quelque chose d'important pour elle. Pourtant, le Crédit agricole n'a pas non plus lésiné sur les moyens : au siège, les locaux ont été décorés aux couleurs des Bleus et des menus spéciaux ont été mis en place dans le restaurant. Huit cents des 2 500 salariés ont participé à un jeu-concours : les gagnants ont reçu une cinquantaine de places à des matchs de l'équipe de France prévus en mai dernier ou à la rentrée.

Implication dans la vie locale

Pour donner un sens à ces actions, le directeur sponsoring du Crédit agricole, Hugues de Maisonneuve, les relie à l'image de proximité de l'entreprise : « Nous sommes un acteur majeur de la vie locale, explique-t-il. Nous soutenons des milliers de clubs de football en France, par exemple pour l'achat de matériel sportif ou informatique. » Reste à savoir si les salariés voient dans ces événements autre chose que de banales actions de communication interne.

Adidas, sponsor officiel

Pour Adidas, l'enjeu semble autrement important, car la société se veut l'un des acteurs majeurs du Mondial : sponsor de l'équipe de France - comme le Crédit agricole ou Carrefour -, elle fournit les ballons des matchs, les maillots des Bleus, les chaussures de Zidane... Adidas France a donc vu grand et a acheté 470 places pour trois matchs du Mondial avec les Bleus ; 457 salariés ont demandé à venir : au grand soulagement de Frédéric Vernet, il n'y a pas eu besoin de sélectionner les partants parmi les 620 salariés. « Nous voulons qu'ils prennent conscience qu'ils font partie d'une entreprise à part. Car aucune autre n'aurait pu leur proposer cela », souligne ainsi le DRH.

Les hypermarchés Carrefour ont, quant à eux, joué la carte de l'émotion en organisant leur propre Mondial, Festifoot. Après de nombreux matchs de sélection, 600 footballeurs amateurs sur les 70 000 salariés des hypermarchés France sont arrivés en finale. Ils ont été invités à jouer au centre d'entraînement de l'équipe de France, à Clairefontaine. « Pour des amateurs de foot, fouler le terrain des stars, c'est très fort, analyse Hélène Guerreiro, directrice de la communication interne. Nous valorisons ainsi en même temps les talents des collaborateurs et l'entreprise. »

Se regrouper autour d'un match

Fierté d'appartenance, esprit d'équipe, sens du défi, union face à l'adversité : les «valeurs du sport» sont des poncifs que les directions utilisent en abondance pour rassembler leurs troupes. Le Mondial est l'occasion rêvée de donner un sens concret à ces expressions : « Se regrouper autour d'un match, cela fait partie de l'esprit start-up de nos débuts », explique Patrice Casenave, RRH de Made in Sport, filiale du Printemps. Il y a peu de temps, le directeur général tapait le ballon dans les couloirs avec ses collègues après une journée chargée. Permettre aux salariés de s'arrêter de travailler pour regarder un match est donc une évidence. « Ne pas le faire serait contre-productif pour la motivation et l'investissement des salariés », affirme la RRH.

L'objectif affiché est de faire de la Coupe du monde un événement inoubliable pour les salariés. Encore faut-il l'expliquer clairement en interne. Frédéric Vernet a voulu que la majorité des salariés se rendent ensemble en bus aux matchs en Allemagne. « Certains voulaient y aller de leur côté. Je leur ai expliqué que ce n'était pas l'objectif. Ils ont compris. » Malheureusement, l'entreprise n'a pu acheter les places pour un seul match. « J'aurais adoré accrocher un panneau à la porte du siège : «On est partis à la Coupe du monde» », regrette le DRH.

Auteur

  • Christelle Fleury