logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L'actualité

Au bilan : 8 500 CDD et CDI

L'actualité | publié le : 27.06.2006 | Anne Bariet

La nouvelle appellation du Syndicat des entreprises de travail temporaire, le Prisme, témoigne de la montée en puissance de l'organisation patronale, bien décidée à «peser» aux côtés de l'ANPE et de l'Unedic.

Nouveau nom, nouvelles vocations : le Sett (Syndicat des entreprises de travail temporaire), rebaptisé le Prisme (Professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi), passe à l'offensive. Désormais, les 6 430 agences peuvent proposer, en plus des missions d'intérim, des CDI, des CDD, ainsi que des prestations de placement de demandeurs d'emploi financées par le service public de l'emploi ou les collectivités territoriales. Résultat ? Depuis la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005, elles ont réalisé 8 500 placements, dont la moitié au cours du dernier trimestre 2005, essentiellement en CDI (78 %) et dans les services aux entreprises (37 %) ; 41 % de ces placements sont intervenus dans des établissements de moins de 50 salariés. La plupart des recrutements concernent les employés (38 %) et les techniciens et agents de maîtrise (26 %), soit un segment jusqu'ici inexploité par les cabinets de recrutement. L'année 2006 s'annonce encore sous de meilleures auspices, le Prisme estimant pouvoir doubler ce résultat d'ici à un an.

Personnes vulnérables

Par ailleurs, la profession se positionne, aujourd'hui, sur les expérimentations de reclassement des personnes vulnérables. C'est ainsi qu'Adecco s'est chargé de reclasser 1 000 demandeurs d'emploi, en Rhône-Alpes, présentant des risques de chômage de longue durée. Toutes les agences sont dans les starting-blocks pour imiter cette enseigne et préparer leurs appels d'offres. C'est le 5 juillet que l'Unedic décidera de la reconduction de ces expérimentations. Les entreprises de travail temporaires, d'ailleurs, n'en sont pas à leur première tentative de rapprochement. Dès 1994, elles ont signé un accord de partenariat avec l'ANPE afin de mettre à disposition des demandeurs d'emploi des offres d'intérim. En 2005, 554 382 offres lui ont ainsi été transmises. L'ANPE s'est également appuyée sur leur expertise en matière d'évaluation pour leur confier la réalisation de 20 000 évaluations des compétences et des capacités professionnelles (ECCP), dans le cadre du Pare.

En outre, les agences travaillent aux côtés des conseils généraux pour l'insertion des bénéficiaires des minima sociaux, en proposant des CI-RMA (contrat d'insertion, revenu minimum d'activité), des CDD ou des contrats de travail temporaire d'une durée de 6 à 18 mois. Deux départements, le Loiret et le Nord, ont d'ores et déjà franchi le pas. Enfin, elles sont présentes dans les Maisons pour l'emploi, le syndicat siégeant, actuellement, dans sept conseils d'administration de ces structures.

Prochaine étape ? « Faire évoluer le cadre réglementaire de notre activité », indique Gilles Lafon, président du Prisme. Parmi les nouvelles ambitions figure la possibilité de proposer des CDD seniors.

Traitement de faveur

Les ETT souhaitent également avoir un traitement de faveur au sein des pôles de compétitivité. De fait, puisque le projet de loi sur la participation tolère le prêt de main-d'oeuvre pour les entreprises situées à l'intérieur de ces périmètres, elles réclament une réduction du délai de carence, obligatoire en cas de renouvellement de la mission. La prochaine avancée pourrait concerner le portage salarial, une prestation qui mérite, toutefois, d'être clarifiée, au regard de la loi du 2 août 2005.

Intérim : le boom du BTP

En 2005, l'intérim a connu une croissance de 1,5 %, soit une augmentation comparable à celle enregistrée en 2004. Le nombre d'intérimaires en équivalent temps plein (ETP) atteint 585 687, soit 2,1 % de la population active et 3,3 % de l'emploi salarié. Le mouvement est essentiellement porté par le BTP, dont le recours à l'intérim a augmenté de 9 %.

La montée des qualifications se poursuit : en dix ans, le nombre de cadres a été multiplié par dix, passant de 790 en 1990 à près de 10 000 en 2005. Les seniors ont également la cote : ils totalisent 6,7 % de l'ensemble de l'emploi intérimaire et, phénomène nouveau, la durée de leur mission est plus longue : 58 % des seniors intérimaires ont travaillé neuf mois et plus, contre 43 % pour l'ensemble des intérimaires.

A noter, au chapitre des actions sociales : une aide de 500 euros pour passer le permis de conduire et un montant similaire pour financer les honoraires d'agence immobilière, en cas de location.

Auteur

  • Anne Bariet