Face au tollé général suscité par l'annonce, le 12 mai dernier, de la fermeture de l'usine Sogerma à Mérignac (33), le groupe EADS a accepté de « reprendre les concertations et de se donner du temps ». Malgré les 500 reclassements proposés au sein du groupe (pour 1 000 salariés licenciés) et le « dispositif social d'envergure » annoncé, les salariés avaient multiplié les manifestations de protestation, la semaine dernière.

Quant au gouvernement, interpellé par les élus locaux sur son silence initial, il avait finalement décidé de rencontrer, le 18 mai, Noël Forgeard, le Pdg d'EADS, puis les syndicats de salariés, le lendemain. Jean-Louis Borloo avait alors demandé un moratoire sur la fermeture du site.

Le comité d'entreprise, prévu pour ce 23 mai, ne devait, ainsi, plus porter sur le plan de sauvegarde de l'emploi, « mais sur une concertation sur l'avenir industriel et aéronautique et sur les pistes qu'EADS doit dégager pour ce pôle aéronautique », a précisé François Loos, ministre délégué à l'Industrie.

Noël Forgeard s'est, par ailleurs, engagé à ce que toute évolution des effectifs se fasse « sans licenciements et, dans un premier temps, sur propositions de poste au sein d'EADS ».

Une task force va également être mise en place pour étudier le maintien sur le site d'une activité EADS, ainsi que l'apport de nouvelles activités. L'intersyndicale a toutefois obtenu du gouvernement que le moratoire « soit le plus court possible, car ce n'est pas une fin en soi ».