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L'inflation scolaire : les désillusions de la méritocratie, Marie Duru-Bellat, éditions du Seuil, 110 pages, 10,5 euros.

Demain | Livres | publié le : 23.05.2006 | Pauline Rabilloux

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L'inflation scolaire : les désillusions de la méritocratie, Marie Duru-Bellat, éditions du Seuil, 110 pages, 10,5 euros.

Crédit photo Pauline Rabilloux

Si la logique des stratégies individuelles rend évidente la course aux diplômes, au niveau collectif, l'inflation scolaire tend à dévaloriser l'ensemble des formations.

Pour l'individu, il est raisonnable de souhaiter plus d'éducation, mais, pour la société, cet investissement n'est pas justifié. L'école ne peut pas résoudre toutes les inégalités sociales, et l'emprise du mérite scolaire est trop forte, alors qu'ensuite, dans la vie professionnelle, d'autres qualités, et notamment les qualités relationnelles, sont requises.

La tendance actuelle à exiger des niveaux de qualification toujours plus élevés au moment du recrutement ne peut conduire qu'à l'insatisfaction des intéressés qui, ou ne trouvent pas d'emploi alors que leur niveau académique devrait le leur permettre, ou trouvent des emplois dévalués par rapport à ces mêmes niveaux.

Il semble que nous manquions d'imagination pour intégrer les jeunes à l'entreprise. Là où le diplôme n'est pas forcément un gage d'employabilité, des séjours à l'étranger, par l'expérience humaine qu'ils favoriseraient, pourraient se révéler fort précieux. Mais, surtout, il n'est pas sûr que la logique scolaire favorise l'esprit d'innovation et de créativité dont l'entreprise a aujourd'hui besoin. L'ensemble de la nation ne paye-t-il pas trop cher des formations plus stérilisantes qu'autre chose ?

Marie Duru-Bellat est sociologue de l'éducation, professeure à l'université de Bourgogne et chercheure à l'Institut de recherche en éducation (Iredu-CNRS).

Auteur

  • Pauline Rabilloux