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Demain

Fin de Moi difficile...

Demain | Chronique | publié le : 23.05.2006 | De meryem Le Saget

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Fin de Moi difficile...

Crédit photo De meryem Le Saget

C'est ma dernière chronique.

La musique de La dernière séance, la chanson d'Eddy Mitchell, me poursuit depuis que je le sais. Et même si la nostalgie n'est plus ce qu'elle était, je me sens l'âme un peu embuée...

Presque dix ans de chroniques, souvent dans la bousculade, c'est quand même quelque chose. Pas loin de 250 textes. Que va-t-il en rester ? On verra bien. En tous cas, le plaisir de quelques chroniques vraiment réussies. Quelques-unes. Mettons une vingtaine. Pas si mal, après tout. (Je me fais un petit compliment au passage. C'est bon pour le traitement de la nostalgie...)

Et aussi des rencontres intéressantes, avec des lecteurs de toutes sortes. En gros, trois catégories :

Des furibards franchement hostiles à l'idée qu'on puisse traiter légèrement de choses graves. Bof. Laissons les peine-à-rire dans leur jus de fiel.

Des très amicaux, qui vous prennent en sympathie simplement parce que vous dénoncez ce qu'ils vivent au quotidien. Merci à eux.

Des exégètes très sérieux, qui trouvent derrière vos lignes des interprétations savantes de concepts auxquels vous n'avez jamais pensé, et qui me prennent pour un gourou... Merci quand même. (Bien que l'idée d'être savant m'intéresse moins que celle d'être aidant, ce qui va trop rarement de pair.)

Que s'est-il donc passé de marquant sur ces dix années ? J'ai stocké quelques regrets et quelques espoirs.

Quelques regrets d'abord :

Le traquenard contre le travail, qui nous met un pied dans la décadence et n'a jamais créé le moindre emploi. Quel gâchis !

La soumission aux exigences financières, de pire en pire. J'ai dit cent fois, ici, ma détestation de la veuve de Miami, qui illustre pour moi le combat perdu du libéralisme contre le capitalisme. Quelle pitié !

Le fossé entre les grandes entreprises et les PME, qui se creuse chaque jour et détruit nos chances d'irriguer tous nos territoires autrement qu'avec une économie artificielle. Quel aveuglement !

Le renoncement devant l'inflation réglementaire, qui émascule toute velléité d'entreprendre et fait de chacun de nous un délinquant potentiel. Quelle honte !

Mais, heureusement, le paysage économique et social recèle aussi quelques solides espoirs :

L'irréversible montée en puissance des femmes décideurs, qui nous préparent un monde moins agressif et plus efficace.

L'émergence de relations de travail plus détendues, moins hiérarchisées, moins enkystées dans des postures et des apparences. Ce n'est que le début, mais j'ai bon espoir.

Le début d'un modèle social européen, encore embryonnaire, mais qui nous dessine pour demain un monde professionnel coloré et harmonieux, meilleur rempart contre les dérives d'une mondialisation brutale. J'ai hâte de voir ça.

Bref, c'est dommage, j'aurais volontiers continué à raconter la suite...

Pierre-Loïc Chantereau <www.groupe-equation.com>

Auteur

  • De meryem Le Saget