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Paroles d'entreprises certifiées

Les Pratiques | Point fort | publié le : 26.04.2005 | J.-F. R.

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Paroles d'entreprises certifiées

Crédit photo J.-F. R.

DTP Terrassement (Bouygues Construction), Apinor, une PME, et le centre régional de la Lyonnaise des Eaux à Bordeaux ont goûté aux SMS. Avec des fortunes diverses.

« Nous avons mené, dès 1996, une politique globale de prévention des risques professionnels. A l'époque, personne ne parlait de SMS. En 2002, nous avons décidé de nous faire certifier Oshas 18001 et ILO 2001. Notre objectif était alors de décrocher un label. Pour certains appels d'offres, les normes deviennent des critères de sélection. La certification apporte un regard extérieur intéressant. »

Pour Eric Lefebvre, directeur adjoint en charge de la santé-sécurité, qualité, environnement chez DTP Terrassement, la procédure de certification a été vécue comme une validation des pratiques de l'entreprise. Résultat : Oshas 18001 et ILO 2001 ont eu un effet quasi nul sur les indicateurs d'accidents du travail.

Chronophage

Une chose est certaine : le processus de mise en place d'un système de management santé-sécurité (SMS), a fortiori lorsqu'il doit déboucher sur une certification, est très chronophage. Apinor, une PME du Nord de 42 salariés, spécialisée dans les services en environnement, a ainsi décidé, l'an dernier, de jeter l'éponge. Trois ans après avoir obtenu simultanément les normes ISO 9001, ISO 14001 et Oshas 18001. « Nous avons constaté un net essoufflement en interne, une baisse de motivation du personnel. Nous avons commis l'erreur de mener de front ces trois chantiers. C'est aussi très lourd à supporter financièrement pour une entreprise de notre taille », constate Yves Gilles, le directeur d'exploitation. Quant à l'impact supposé de la certification sur le plan commercial, il est plus que limité : « En 2004, pour la première et unique fois, un donneur d'ordres nous a précisé qu'il nous avait retenus parce que nous étions certifiés. Ce n'est donc pas un avantage concurrentiel », remarque Yves Gilles.

Au centre régional de Bordeaux de la Lyonnaise des Eaux (groupe Suez), Pierre Punsola, responsable qualité, sécurité, environnement, est, quant à lui, très satisfait d'être certifié Oshas 18001 : « La certification permet de structurer une démarche, de mesurer systématiquement l'efficacité d'une action et, surtout, elle est motivante en interne. Au bout du compte, l'entreprise en ressort plus performante. »

L'essentiel

1 Comme pour la qualité et l'environnement, des normes existent en matière de santé-sécurité.

2 La plus répandue est Oshas 18001 (Occupational Health and Safety Assessments Series) en raison de sa capacité à se calquer sur les normes ISO 9001 et ISO 14001.

3 Ces normes ne bénéficient d'aucune reconnaissance officielle. Les pouvoirs publics privilégient le référentiel de l'OIT, aux vertus plus «sociales».

Quelques référentiels de système de management santé-sécurité

Ohsas 18001 : élaboré à partir de normes existantes (BS 8800, VCA...), c'est le référentiel le plus déployé dans les entreprises. En l'absence de norme ISO 18001, c'est aussi celui qui se cale le mieux sur les normes ISO 9001 et ISO 14001.

ILO 2001 : rédigé par l'Organisation internationale du travail (OIT), ce référentiel prône des recommandations, mais ne vise pas la certification.

Mase (Manuel amélioration sécurité entreprises) : créé en 1997 à l'initiative d'entreprises situées en Normandie, dans le Pas-de-Calais et dans la zone de l'Etang de Berre évoluant dans les secteur de la pétrochimie.

UIC-DT 78 : établi par le département technique de l'Union des industries chimiques (UIC), ce référentiel de management de la santé-sécurité au travail, issu de l'accord de branche du 4 juillet 2002, est obligatoire pour les entreprises intervenant sur des sites chimiques classés Seveso seuil haut.

Auteur

  • J.-F. R.