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L'Unedic constate la pénurie de main-d'oeuvre

L'actualité | publié le : 26.04.2005 | Anne bariet

537 000 projets d'embauche sont réputés «difficiles», soit presque la moitié des intentions de recrutement. Un constat qui relance le débat sur le contrôle des chômeurs.

Des maçons qualifiés, des infirmiers, des ouvriers qualifiés des travaux publics, des cuisiniers, des conducteurs routiers... Autant de profils désespérément recherchés. Les entreprises font état de 1,2 million d'intentions d'embauche en 2005, mais près d'une sur deux serait difficile à réaliser, selon l'enquête «Besoins de main-d'oeuvre» (BMO) de l'Unedic, qui a photographié, fin 2004, 370 bassins d'emploi.

La CCIP ne dit pas autre chose dans sa 29e enquête de conjoncture, publiée le 19 avril. En Ile-de-France, 21 % des PME et 37 % des grandes entreprises rencontrent des problèmes de recrutement, au point de faire obstacle, plus d'une fois sur deux, à leurs projets d'embauche. Or, 2,5 millions de demandeurs d'emploi au total sont inscrits à l'ANPE et le taux de chômage atteint 10,1 %.

Moyens de pression

De ce paradoxe, le gouvernement a fait un leitmotiv : il faut renforcer le contrôle des demandeurs d'emploi. Déjà évoqué dans le rapport Marimbert, la question a clairement été posée par Jean-Pierre Revoil, directeur général de l'Unedic. Dans un entretien à La Tribune, il souligne « qu'il faut des moyens de pression, de contrôle et même, dans certains cas avérés, de sanction ».

Un constat qui fait bondir FO, qui dénonce « la volonté de culpabiliser les chômeurs ». Une réaction qui sonne comme une mise en garde, à l'heure où s'élabore la convention tripartite entre l'Etat, l'ANPE et l'Unedic.

Des formations plus ciblées

Pour susciter de nouvelles vocations sur ces métiers en tension, l'Unedic mise également sur les actions de formation, au plus près des besoins du terrain. L'enquête BMO 2005 est « un formidable outil de travail » pour mieux accompagner le retour à l'emploi.

En 2004, l'organisme paritaire a financé des formations à hauteur de 320 millions d'euros, dans le cadre du Pare : formations homologuées (cofinancées avec l'Etat et les collectivités locales), conventionnées (financées en totalité par l'Unedic) ou, encore, des actions de formation préalable à l'embauche (AFPE). Ces stages constituent, de fait, de bons passeports pour l'emploi ; 60 % des demandeurs d'emploi qui ont suivi une formation retrouvent un travail dans les cinq mois qui suivent. Ce pourcentage monte à près de 80 % pour les personnes sortant d'une formation conventionnée.

Un satisfecit qui réjouit la CCIP. Car, selon l'enquête de l'organisme consulaire, l'inadéquation entre offres et demandes d'emploi commence à peser sur la croissance ; 44 % des entreprises interrogées estiment que ces difficultés conduisent à une réduction d'activité.

Auteur

  • Anne bariet