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Les Pratiques

KPN mise sur la mobilité avant de restructurer

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 08.02.2005 | Emmanuelle Tardif, à Amsterdam

Confronté à une crise naissante dans le secteur de la téléphonie classique, le groupe néerlandais KPN met en place un programme préventif de mobilité professionnelle pour limiter le nombre des licenciements.

Avec le développement du mobile et des télécommunications par Internet, le groupe néerlandais KPN doit procéder à des coupes claires dans ses services de téléphonie traditionnelle. D'après les estimations, plus de 2 500 postes seront supprimés en quelques années, soit une réduction d'environ 13 % des emplois, et d'autres réorganisations devraient suivre... C'est pourquoi, sur proposition du comité central d'entreprise, la direction et les syndicats viennent de conclure un accord afin de limiter les licenciements et d'éviter, dans la mesure du possible, de recourir aux plans sociaux.

Volontariat

« Il s'agit de mettre en place, bien en amont, des instruments permettant aux salariés de trouver un travail à l'intérieur ou à l'extérieur de l'entreprise, résume Cor de Jongh, président du CCE de KPN. C'est, en quelque sorte, une mesure de prévention, une manière de préparer le terrain pour faire prendre conscience au personnel qu'il y aura de fortes réductions d'effectifs et qu'il vaut mieux chercher ailleurs que de se cramponner à son poste. »

La participation au programme s'effectue sur la base du volontariat. Mais certains groupes de salariés, comme ceux travaillant dans le secteur de la téléphonie fixe, sont plus particulièrement visés. Au cours d'entretiens d'évaluation avec leur supérieur et des représentants d'un organisme indépendant, les candidats à la mobilité se verront proposer un parcours correspondant à leur profil et à leurs capacités professionnelles.

« Mais le programme ne se contente pas d'évaluer les salariés, précise Cor de Jongh. Si l'un d'eux accepte un travail moins rémunéré à l'extérieur de la société, KPN lui versera un complément de salaire pendant six mois. Il lui sera possible également de réintégrer l'entreprise en cas de problèmes chez son nouvel employeur. Pour l'instant, ces dispositifs semblent trouver un écho favorable auprès du personnel de KPN, même si tout le monde est bien sûr très inquiet. Par ailleurs, la direction étudie la possibilité de mettre en place un système de validation des acquis de l'expérience. »

Un optimisme mesuré

Pour Daniëlle Wiek, responsable sectorielle au syndicat Abvakabo, il sera sans doute beaucoup plus difficile de convaincre les salariés âgés, car ils n'ont pas autant de possibilités que les jeunes quand il s'agit de changer de travail ou d'employeur. En outre, un tel virage en fin de carrière remettrait partiellement en cause leurs droits à la retraite ou à un départ anticipé. Quoi qu'il en soit, les signataires de l'accord sur la mobilité affichent un optimisme mesuré : si, à terme, on parvenait à éviter quelques centaines de licenciements chez KPN, le dispositif de prévention aurait atteint son but.

Auteur

  • Emmanuelle Tardif, à Amsterdam