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En mal de reconnaissance

SANS | publié le : 26.08.2003 |

La plupart des enquêtes de satisfaction du personnel soulignent trois faiblesses managériales : le manque de considération à l'égard des collaborateurs, l'absence de reconnaissance et l'insuffisante capacité des managers à faire circuler l'information et à motiver. L'époque a- t-elle changé ? Les personnes deviennent-elles plus exigeantes ? Ou, la pression aidant, l'individu ressent-il davantage le besoin d'être encouragé et reconnu ? Bref, se préoccuper sérieusement de résultats, aujourd'hui, signifie regarder de près la façon dont chaque manager de l'entreprise valorise ses équipes.

Les études qui prouvent l'importance des encouragements sont légion. On constate que le soutien du coach et la force mentale des coéquipiers sont déterminants pour aider un sportif à se dépasser. A l'école, l'opinion d'un maître sur un élève favorise ou non le succès de ce dernier. Considéré comme un cancre, l'enfant obtient de mauvais résultats, encouragé comme s'il était doué, il se révèle. L'école comme le sport sont deux domaines où les résultats comptent. Pourquoi l'entreprise resterait-elle à l'écart de ces réflexions ? N'est-elle pas, elle aussi, un lieu de performance ? A-t-on peur que si on les encourage, les personnes s'endorment sur leurs lauriers, revendiquent une augmentation, ou se croient soudain supérieures ? Il est urgent de revoir nos croyances sur le fonctionnement de la motivation. Sinon, nos meilleurs éléments vont partir.

Demandez à quelqu'un s'il a besoin d'être mis en valeur pour bien travailler : il va répondre non. Car il se sent professionnel et un "pro" n'a besoin de rien. Mais analysez avec lui quelques exemples de haute performance personnelle et vous remarquerez qu'il a reçu des encouragements et un soutien qui, justement, l'ont stimulé pour se transcender. On a beau refuser d'admettre que l'on en ait "besoin", l'attention bienveillante et la reconnaissance ont un effet indéniable sur la motivation personnelle et le succès. Comment mettre ces bonnes idées en pratique ?

Tout d'abord, s'intéresser aux efforts que font nos coéquipiers. Les écouter, être attentif à leurs intentions. Puis encourager ouvertement leurs actions positives : ils verront ainsi que le coeur qu'ils mettent à l'ouvrage n'est pas peine perdue. Et, enfin, les mettre en valeur devant les autres, reconnaître publiquement la qualité de leur contribution au travail d'équipe. Plus qu'un comportement précis, reconnaître autrui est une attitude, une manière d'être avec les autres. Elle produit des résultats étonnants. Mais elle demande de désapprendre nos vieux comportements : ne jamais souligner ce qui va bien et épingler, en revanche, ce qui va mal, oublier de communiquer les bonnes nouvelles, considérer comme normale l'atteinte des objectifs, ne pas montrer ses émotions ni, surtout, aucune chaleur humaine, avoir la gorge nouée dès qu'il s'agit de dire « merci ».

Notre carcan culturel est fort, mais sachons dépasser ces freins. Savoir reconnaître autrui, c'est être un professionnel à la hauteur des défis d'aujourd'hui.