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Bull au secours d'ACT

SANS | publié le : 03.12.2002 |

Les salariés d'ACT Manufacturing, à Angers, où 426 emplois doivent être supprimés, font pression sur Bull, l'ancien propriétaire, pour qu'il finance une partie du plan social.

Après une grève d'une semaine, le travail a repris peu à peu, le 28 novembre, à ACT Manufacturing France, à Angers, où la direction a présenté un plan de 426 suppressions d'emploi sur un effectif de 660 salariés. « La grève visait à faire pression sur la direction de l'entreprise, les autorités locales, les pouvoirs publics et surtout sur Bull, qui a cédé l'entreprise en septembre 2000, et dont est issue la quasi-totalité du personnel », confie Jacques Chateau, secrétaire du CE. L'activité de l'entreprise est, à son avis, menacée en cas de départ des deux tiers des effectifs.

Interrogé alors que la reprise du travail se confirmait, le directeur de l'entreprise, Philippe Staines, soulignait, pour sa part, la nécessité impérieuse de livrer les clients pour assurer la trésorerie et la survie de l'entreprise, en dépôt de bilan tout comme sa maison mère américaine (placée, depuis décembre 2001, sous la protection de la loi sur les faillites) : « La poursuite de la grève une journée de plus risquait de précipiter la liquidation de l'entreprise, alors que le tribunal de commerce doit étudier, le 11 décembre prochain, des offres de reprise partielle. »

FO et la CGT revendiquent la réintégration de tous les salariés chez Bull. Pour la CFDT et la CFE-CGC, ce dernier doit aller au-delà de ses propositions initiales. En l'absence d'obligation juridique vis-à-vis de ses anciens salariés, mais au nom d'une « obligation morale », le groupe Bull avait, le 11 octobre dernier, pris des engagements à hauteur de 2 millions d'euros.

Le 27 novembre, après une réunion de l'ensemble des acteurs, en présence d'un ancien responsable de Bull, nommé médiateur par le Tribunal de commerce, Patrick Semtob, DRH du groupe Bull, a annoncé deux nouvelles initiatives. Elles sont conditionnées à un déroulement normal du travail sur deux sites de Bull dans la région angevine (qui avaient été bloqués par les grévistes) : le versement de 6 millions d'euros, en échange d'achat d'actifs immobiliers destinés « exclusivement à l'amélioration du plan social des salariés d'ACT » (une proposition qui s'annulerait en cas de liquidation) et une commande par avance de cartes électroniques à ACT, pour un montant de 770 000 euros.

Aides publiques

Le CE d'ACT doit se prononcer, le 5 décembre, sur le plan social, évalué par la direction à 9 millions d'euros. En plus des indemnités légales, versées par le Fonds d'assurance garantie des salaires, et de l'aide de Bull, des mesures d'âge devraient être financées par le FNE, tandis que le conseil régional aurait promis une amélioration et un élargissement de la panoplie des aides publiques (cellule de reclassement, primes de déplacement, aides dégressives...).