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« Le KM reste encore embryonnaire »

SANS | publié le : 09.04.2002 |

E & C : Le KM a-t-il vraiment le vent en poupe dans les entreprises ?

Malgré le battage médiatique dont a bénéficié cette méthode, le KM reste embryonnaire. Pour plusieurs raisons. A l'instar du e-learning, il est généralement utilisé en tant qu'outil de valorisation pour les managers. Lorsque le KM est pris en compte pour résoudre des problèmes profonds, il peut remettre en cause l'édifice de l'entreprise. Dans cette optique, il est quasiment inapplicable. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il suppose la mise en place de mécanismes de coopération. Or, précisément, ces mécanismes reposent sur des exigences fondamentales : des valeurs morales et professionnelles partagées, un climat de confiance, une transparence de l'information, un accès aisé aux connaissances de l'entreprise. De telles exigences mettent en cause, la plupart du temps, les fonctionnements habituels des organisations.

E & C : Comment le KM s'intègre- t-il dans les stratégies des entreprises ?

Certaines entreprises axent leur développement sur la croissance externe. Dans ces sociétés, il y a la nécessité de maintenir une certaine confidentialité. De sorte que le KM peut aider à renforcer une culture du secret. Il existe des entreprises dont le développement repose principalement sur la création de valeur. Dans ce cas de figure, l'idée est de dire que plus on partage du savoir, plus on diffuse de la connaissance, plus cela est bénéfique pour l'entreprise car cela dope ses capacités en termes d'innovation. Le KM devient alors un dispositif, quelque peu caricatural, de propulsion de la connaissance. Enfin, il y a des entreprises qui croulent sous le poids du marché boursier et subissent la dictature du court terme. Elles déploient des projets avec des horizons très partiels. Dans ce cas, le KM ne peut que demeurer un gadget.

E & C : Le KM n'est-il pas, dans certains cas, utile ?

L'intégration partielle du KM dans certains endroits précis de l'entreprise, avec des atmosphères de travail propices à son implantation et des managers responsables, peut, c'est vrai, résoudre certaines diffi- cultés et améliorer le professionnalisme. En clair, on peut tenter le KM ici ou là, mais de façon réfléchie et circonstanciée, sans en attendre un impact stratégique global.