Dans le contexte social difficile que connaît le leader mondial de la carte à puce, les programmes de son université d'entreprise ont été modifiés pour privilégier l'apprentissage de la gestion de crise.
Depuis trois ans, ce sont en tout 150 cadres issus des départements R & D du monde entier qui ont participé à l'université d'entreprise. Les séminaires proposés sont destinés à former et à mobiliser les cadres à hauts potentiels (HP), qui suivent pendant une semaine des formations dont le programme s'est enrichi. Cette année, l'ingénierie de formation met l'accent sur la gestion du changement.
En effet, la baisse d'activité du groupe, en 2001, et le plan social annoncé le 5 février dernier, qui prévoit le licenciement de 416 personnes en France, ont contribué à l'adaptation des program- mes. « C'est une situation nouvelle pour nous, constate Sylvie Brunet, directrice de la formation chez Gemplus. En 2000, le taux de croissance de notre chiffre d'affaires a connu un bond phénoménal, mais cela n'a pas duré. En revanche, aujourd'hui, il faut gérer le ralentissement. » La direction attend de ces séminaires qu'ils apprennent, d'une part, aux hauts potentiels à travailler en équipe, et, d'autre part, qu'ils les aident à acquérir une culture de process, c'est-à-dire qu'ils sa- chent simplifier les processus, pour être plus efficaces sur ce marché fluctuant. Gemplus promeut des formations plus opérationnelles. « Dorénavant, nous allons faire intervenir non seulement des universitaires dans le cadre de notre université, mais aussi des managers, des clients et des opérateurs télécoms. »
L'idée est d'armer ces cadres aux nouvelles exigences du marché, et de les ouvr ir à l'international, afin que leur cerveau imprime la notion de marché global. De fait, si le marché ralentit ici et là, en Asie, il s'accélère. C'est pourquoi l'entreprise espère rendre ses cadres plus réactifs, en leur donnant l'opportunité de maîtriser les subtilités de l'interculturalité.
Concrètement, pendant l'université d'entreprise, on alterne cours théoriques et pratiques. Outre les intervenants internes ou externes, des simulations sont utilisées pour comprendre les grands mécanismes d'une stratégie d'entreprise. En 2001, deux sessions d'une cinquantaine de personnes ont été organisées, pour un investissement d'environ 22 870 euros par session.
Activité : cartes à puce.
Effectifs : 6 721 salariés dans 37 pays.
Chiffre d'affaires en 2000 : 1,2 milliard d'euros.
