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L'impact des NTIC reste limité dans les collectivités locales

SANS | publié le : 19.02.2002 |

L'introduction des NTIC dans les collectivités locales n'a pas bouleversé l'organisation du travail et la fonction RH a peu évolué. Telles sont les conclusions d'une étude menée par Bernard Brunhes Consultants.

Si les collectivités locales sont aujourd'hui majoritairement équipées en nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), nombre d'entre elles les sous-exploitent. Tel est le constat que dresse le groupe Bernard Brunhes Consultants dans une étude consacrée à l'utilisation et à l'impact des NTIC dans les régions, départements et communes. Principale explication : l'introduction de ces outils a été très mal préparée en amont, sans études ni consultations préalables.

Véritable carence

Valérie Georgeault et Nicolas Bourgeois, les deux consultants qui ont planché sur ce sujet, relatent ainsi une véritable carence dans la définition des objectifs et des projets. « Les collectivités locales ont davantage privilégié une vision "technicienne" au détriment d'une réflexion stratégique », soulève Valérie Georgeault. Dans 33 % des cas, ce sont, en effet, les responsables des unités informatiques qui sont à l'initiative des projets NTIC, contre 28 % pour les directeurs généraux de services et 17 % pour les élus. « Les experts ont pris le pouvoir », indiquent les deux auteurs. Résultat : l'impact des NTIC se révèle très limité sur les méthodes du travail et les modes de management. « Les collectivités locales ont simplement calqué des outils sur des organisations qui n'ont pas changé », précise Nicolas Bourgeois. Plus grave, la mise en oeuvre des NTIC s'est parfois soldée par une centralisation des décisions, une déresponsabilisation des agents, un court-circuitage de la hiérarchie et, plus généralement, par une certaine démission des acteurs. Si certains agents se sentent délaissés, d'autres ont su mettre à profit les NTIC, tempère toutefois l'étude. C'est notamment le cas des documentalistes, qui peuvent aujourd'hui gérer une quantité beaucoup plus grande d'informations. Alors que l'introduction des NTIC appelle une déconcentration de la fonction RH, le travail des DRH dans les collectivités locales a finalement peu évolué.

« Les DRH se concentrent encore sur une fonction de guichet administratif alors que les NTIC devraient au contraire leur permettre de travailler sur des tâches à plus forte valeur ajoutée », soulèvent les auteurs.

De même, les solutions informatiques de gestion des ressources humaines ne sont pas la tasse de thé des collectivités locales. « Elles attendent que l'application de la réduction du temps de travail entre dans une phase active pour tirer les enseignements de leurs besoins en termes d'équipements RH », remarque Valérie Georgeault.

Constat décevant

En matière d'ouverture des intranets aux représentants du personnel et organisations syndicales, le constat est tout aussi décevant puisque, selon les investigations des deux consultants, une seule collectivité territoriale - « un conseil général du Sud-Ouest de la France », confient-ils - s'est lancée dans cette nouvelle forme de dialogue social.