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Sur le terrain

Canada : L’explosion du coworking

Sur le terrain | International | publié le : 31.05.2016 | Ludovic Hirtzmann

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Canada : L’explosion du coworking

Crédit photo Ludovic Hirtzmann

Les bureaux communautaires pour travailleurs connectés, collaborateurs détachés de start-up ou free-lances se multiplient à Montréal et à Toronto. Certains de ces espaces collaboratifs comptent plusieurs centaines de travailleurs. Leurs occupants comme les entreprises y trouvent une émulation intellectuelle.

Avec l’économie numérique, « de plus en plus de Canadiens travaillent à distance. Chez Lab TO, nous voulons humaniser cette nouvelle économie en amenant les travailleurs dans un environnement collaboratif où ils peuvent générer de nouvelles connexions et avoir davantage d’inspiration », a déclaré récemment David Hamilton, le directeur du management de l’espace de coworking Lab TO en Ontario, lors du lancement de plusieurs espaces de coworking sélectionnés par l’organisme Start-up Canada, dont le fonds d’investissement est dédié au développement des start-up.

Forte hausse

À Montréal et à Toronto, le coworking est une tendance en forte hausse depuis 2008. Avec un tel succès que, dans la métropole québécoise, certains espaces comptent jusqu’à… 600 places.

Toutes les configurations existent. Du simple espace de travail avec une table et une chaise dans un lieu connecté au milieu d’une centaine de personnes, en passant par un bureau fermé pour une à dix personnes, voire plus.

Certains proposent des prix minimalistes, de l’ordre de 125 dollars par mois (90 euros) pour l’accès à un bureau, à Internet et à des outils bureautiques, d’autres atteignent près de 1 000 dollars. La différence est souvent liée au potentiel du type de travailleurs que l’on peut rencontrer dans un espace de coworking.

À la Maison Notman, une vaste demeure historique de Montréal, l’espace est réservé aux collaborateurs d’entreprises technologiques et de start-up. La Maison Notman, outre les cotisations des adhérents, est financée par le gouvernement du Québec et par le géant du câble québécois, Vidéotron. Les travailleurs des entreprises technologiques peuvent venir pour une heure, quelques heures ou une journée. Rien n’est figé dans cet espace, qui compte 22 bureaux. L’accès aux salles de réunion est partagé. Tous les espaces de coworking projettent une image de luxe cosy et de décontraction. D’autres espaces vont plus loin. Le nouveau Crew Collective & Café du Vieux-Montréal accueille des designers et des développeurs triés sur le volet, et il met en relation ces derniers avec des clients à l’autre bout du monde.

Coworking international

Certaines structures de coworking présentes à Montréal et qui sont devenues des multinationales, comme l’Américaine WeWork, permettent même de travailler dans d’autres lieux de la planète.

Au-delà du travail, de nombreuses structures mettent en avant les rencontres que les jeunes travailleurs peuvent faire dans l’espace collaboratif. Le concept est très adapté à un environnement nord-américain, où le partage des idées et l’esprit collaboratif sont encouragés dès l’université. « C’est la plupart du temps informel. Ils se sollicitent […] mais ce n’est pas supervisé par le management de la structure de coworking », note Rachel Young, auteure d’une étude de Coworking Canada. Mais, pour encourager ces liens, la plupart des sociétés de coworking organisent des événements le soir ou le week-end, qu’il s’agisse de conférences sur les femmes dans le monde de la technologie ou sur les manières de négocier une augmentation. En 2013 déjà, sur 30 espaces de coworking, 69 % étaient ouverts 24 heures sur 24 et 38 % offraient même du mentorat à leurs adhérents. Sans compter un bar, un billard, un baby-foot ou des flippers…

Si le coworking favorise l’innovation et réduit le risque financier pour les jeunes pousses en limitant leurs coûts immobiliers, Gilles Simard, professeur au département d’organisation et de RH de l’université du Québec à Montréal, y a néanmoins décelé un risque : les entreprises peuvent « y perdre en engagement » de leurs salariés. L’avenir le dira rapidement.

Dans les médias

LE COURRIER PARLEMENTAIRE. Le Québec écarte un salaire minimum à 15 dollars de l’heure

Le gouvernement libéral québécois a rejeté l’idée de porter le salaire minimum horaire du Québec de 10,75 dollars de l’heure à 15 dollars, comme l’avaient proposé certains députés de l’opposition de gauche. Le ministre du Travail, Dominique Vien, a estimé que le salaire minimum était déjà revu à la hausse chaque année. Une hausse annuelle qui dépasse rarement 0,25 centime de l’heure. 19 mai 2016. Le Courrier parlementaire. Site web d’information sur les activités du Parlement du Québec – www.courrierparlementaire.com

LA PRESSE. Deux millions de dollars pour une grève illégale

Le syndicat des cols bleus de la ville de Montréal a été condamné à payer une amende de deux millions de dollars (1,4 million d’euros) pour avoir effectué une gréve illégale en 2004 et exercé divers moyens de pression sur l’administration municipale. Au Québec, le droit de grève est encadré et, lorsque les grévistes n’obtiennent pas une autorisation légale de faire grève des autorités, les conséquences financières et juridiques sont lourdes. 17 mai 2016. La Presse. Ex-quotidien montréalais devenu un site Web – www.lapresse.ca

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann