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Sur le terrain

Épargne retraite : IKEA DÉPLOIE UN “article 82”

Sur le terrain | publié le : 03.03.2015 | Laurent Poillot

L’enseigne avait annoncé qu’elle voulait aider ses salariés à préparer leur retraite ; elle a fait un choix original pour cibler, en France, les personnes ayant au minimum trois ans d’ancienneté.

Une interjection pour faire simple : « Tack ! », qui signifie « Merci ! » en suédois, est l’intitulé que la direction d’Ikea a donné à son programme de fidélisation des salariés, déployé simultanément dans tous les établissements de l’entreprise dans le monde, le 2 décembre 2014 à 8 h 00.

À quelques variantes près en ce qui concerne l’environnement fiscal et l’ancienneté des salariés éligibles, Tack ! s’applique de la même façon dans tous les pays. « Le fondateur Ingvar Kamprad a voulu récompenser les collaborateurs pour leur fidélité et leur contribution au succès d’Ikea, tout en leur permettant de préparer leur retraite », déclare Bertrand Fialip, le responsable des relations sociales d’Ikea France. Globalement, sur les 100 millions d’euros alloués par le conseil d’administration de l’entreprise à ce programme, fin 2013, 18 millions ont été fléchés sur Ikea France.

1 804 euros par salarié

En France, Tack ! est réservé aux salariés ayant acquis trois années d’ancienneté (contre cinq ans demandés initialement par la direction suédoise), soit 7 000 personnes sur 10 000. Le montant distribué est égalitaire. Ainsi, pour l’exercice fiscal 2014 (soit de septembre 2013 à août 2014), Ikea a prévu une enveloppe de 1 804 euros par salarié éligible, sur la base d’un temps plein.

Restait à identifier le bon véhicule financier pour accueillir ce montant. L’enseigne avait le choix parmi trois options de retraite complémentaire : un régime à prestations définies (article 39), un régime à cotisations définies (articles 83 et 82) ou un Perco, dont ne dispose pas encore Ikea, mais qui sera à l’étude en 2015. La première formule a été écartée d’emblée, jugée risquée par l’entreprise, qui l’aurait financée seule. Exit, aussi, le 83 et le Perco, qui doivent être ouverts sans discrimination à l’ensemble des salariés.

La direction française a donc opté pour un 82*. « C’est un régime de sursalaire plus coûteux que les autres régimes de retraite, puisqu’il est assujetti aux cotisations patronales et salariales et à l’impôt sur le revenu. Mais c’est cependant le plus flexible de tous », explique Élisabeth Mangin, responsable des avantages sociaux.

Paiement des charges et impôts

« La moitié de ces 1 804 euros sera bloquée sur un compte d’épargne jusqu’au départ à la retraite du salarié, poursuit Bertrand Fialip. L’autre moitié lui a été versée sous forme de prime, avec la paie du mois d’avril, pour lui permettre d’assumer les charges et impôts liés à ce sursalaire. » À l’heure où nous bouclons ces pages, l’entreprise n’avait pas encore sélectionné l’assureur qui prendra en charge le dispositif.

La direction d’Ikea France fait observer que 80 % de ses salariés ont plus de trois ans d’ancienneté. Parmi eux, 70 % travaillent à temps complet et 30 % à temps partiel. Ce programme s’ajoute au Bonus Ikea pour tous, qui repose sur la performance collective.

* Les articles 82 ou “sursalaire” sont des contrats d’assurance de groupe à adhésion facultative qu’une entreprise propose généralement à un groupe très restreint de salariés et qu’elle finance seule. Aucun avantage fiscal pour le salarié n’est octroyé à ce titre, puisque les régimes ne présentent ni un caractère collectif, ni un caractère obligatoire (source : Conseil d’orientation des retraites).

Auteur

  • Laurent Poillot