Quel point commun entre Hewlett-Packard (HP) France, filiale de la société informatique mondialement connue, et La Redoute, la vieille dame de la vente à distance de Roubaix ? Les deux entreprises ont choisi de diminuer leurs effectifs en rajeunissant leur pyramide des âges.

À La Redoute, où 1 178 postes vont être supprimés sur les 2 400 que compte l’entreprise en France, c’est une manière de réduire au minimum les licenciements secs, en ouvrant un guichet de départs en préretraite sur la base du volontariat, dans le cadre du PSE qui s’étalera sur quatre ans.

Il s’agit aussi d’anticiper une accélération du rythme de travail, avec la modernisation de l’outil logistique, le cœur de l’entreprise, là où les commandes sont préparées, qui pourrait être difficile à tenir pour les plus âgés.

Les salariés pourront partir dès 55 ans pour les métiers pénibles, dès 57 ans pour les autres, en gardant 80 % de leur salaire, avec un talon de 1 280 euros brut. La direction estime à 600 le nombre de personnes éligibles.

À HP France (5 000 salariés), la logique est différente, explique Jean-Paul Vouiller, délégué CFTC : « Nous avons connu un PSE classique en 2006 pour les non-cadres. Ceux qui sont partis sont les éléments les plus intéressants de l’entreprise, que l’on retrouve dans la concurrence, ou qui ont de belles histoires de création d’entreprise ou de reconversion. » Ce qui n’a pas ravi le Pdg de la filiale française.

Il a donc opté pour une autre stratégie, quand il a fallu réduire à nouveau les effectifs : un plan seniors, avec un temps de portage de sept ans pour les cadres et de neuf ans pour les non-cadres, et une paie alignée sur ce qu’ils toucheraient lors de leur retraite effective – entre 40 % et 80 % de leur salaire brut, selon le niveau de leur rémunération.

La suppression de 310 postes était envisagée, 400 personnes se sont portées volontaires : elles sont toutes parties, et HP a embauché 30 CDI. « Je ne comprends pas ce diktat selon lequel le taux d’activité des seniors est insuffisant, peste Jean-Paul Vouiller. Ces départs ne coûtent rien à la collectivité, les seniors peuvent continuer à consommer, à s’investir dans l’associatif, et ils laissent la place aux jeunes. Il faut laisser faire les plans montés intelligemment, cela rend service à tout le monde. »