Neuf mille jeunes de moins de 30 ans recrutés en trois ans, 12 000 alternants et… 1 000 emplois d’avenir. Dans son accord contrat de génération, La Poste a voulu donner une « visibilité globale de sa politique d’emploi des jeunes », explique Yves Arnaudo, le directeur du développement RH, en y intégrant ses engagements pris avec l’État dès octobre 2012.

De même, la RATP, ou encore des entreprises sociales de l’habitat (Batigère, Polylogis…) font reposer en partie leurs objectifs de recrutement de jeunes sur les emplois d’avenir. Chez Polylogis, par exemple, 16 d’entre eux doivent être recrutés en 2014, la plupart pour assurer la relève des gardiens d’immeuble. Un métier généralement occupé par des salariés en deuxième partie de carrière, dans lequel les moins de 25 ans ne représentent que 1,3 % des effectifs ! « Recruter ces jeunes sort de notre fonctionnement habituel », résume le DRH Didier Poussou.

Pour opérer ces recrutements de jeunes plus ou moins éloignés de l’emploi, ces entreprises ont dû revoir leurs méthodes d’intégration. À La Poste, plus de 600 recrutements ont déjà été réalisés, essentiellement sur des postes de facteurs. « Leur intégration se fait par le biais d’un cursus de formation très soutenu », poursuit Yves Arnaudo. Outre les formations métier, l’accent a été mis sur le renforcement des savoirs fondamentaux, mais aussi sur des apprentissages plus spécifiques : « Nous intégrons dans les cursus des modules d’acculturation au monde de l’entreprise par des méthodes de pédagogies actives, ainsi que des temps sportifs, construits avec l’association sportive de La Poste (ASPTT), afin de développer notamment les notions de travail en équipe. »

Dans le groupe Polylogis, c’est toute l’ingénierie de recrutement et de formation qui a été repensée avec l’association et organisme de formation Franchir. « Les jeunes en emploi d’avenir sont recrutés sur des postes d’aide gardien, puis nous organisons leur montée en compétence sur trois ans », explique Hugues Vernadet, responsable pédagogique de l’association Franchir.

Hygiène et nettoyage, communication, contrats de location, recouvrement de loyer, rédaction d’un état des lieux, petite maintenance, habilitation électrique, gestion des réclamations, relations avec les prestataires… le programme de formation - une trentaine de jours par an - est riche. Pendant toute cette période, les jeunes sont accompagnés par des gardiens en poste formés au tutorat.

Recrutés en CDD, pris en charge jusqu’à 75 % par l’État, ces jeunes, à Polylogis comme à La Poste, ont vocation à décrocher à terme un CDI, assurent les deux employeurs. Une perspective logique pour qui veut marier emplois d’avenir et contrats de génération.