Si la courbe du chômage s’infléchit, elle le devra au « retournement économique » prophétisé par François Hollande fin avril, mais que les économistes annoncent modeste à court terme. Le contrat de génération, seul dispositif favorisant l’emploi des seniors, mais complétant par ailleurs l’éventail des contrats aidés ciblés jeunes, n’y a, lui, guère contribué. Il permet aux employeurs de moins de 300 salariés qui embauchent un jeune en CDI en conservant un senior de bénéficier d’une aide de 4 000 euros par an pendant trois ans. Treize mois après son lancement, moins de 25 000 aides ont été demandées : le tiers du volume attendu. Un résultat qui augure mal de l’atteinte de l’objectif de 500 000 contrats au terme du quinquennat, même si ce type d’aide est surtout efficace pour enrichir en emplois la croissance, laquelle a fait défaut jusqu’ici. Dans les grandes entreprises, tenues de présenter un accord ou un plan sur le contrat de génération, mais sans bénéficier des aides de l’État, le bilan fait apparaître quelques faux-semblants : les engagements de recrutement entérinent souvent les volumes d’embauche déjà constatés les années précédentes. Néanmoins, comme le souhaitait le législateur, la contrainte pousse les entreprises à formaliser leur politique d’emploi des jeunes. Peut-on en attendre plus ? Le président veut y croire, surtout pour les seniors. Il vient d’annoncer l’élargissement de ce contrat, avec notamment un bénéfice des aides pour l’embauche des plus de 55 ans.