Initié en 2007, le plan de déplacement (PDE) de l’Onera Toulouse (1) déploie une panoplie variée de mesures favorisant l’écomobilité de ses salariés. L’office a réussi à réduire l’utilisation des véhicules motorisés (voitures particulières et motos) par ses salariés de 72 % à 51 % (2) entre 2008 et 2013, mais aussi à faire chuter le nombre annuel d’accidents de trajets de 2 à 0. Cette dernière avancée devrait lui permettre d’obtenir prochainement une ristourne de cotisation de la part de la Carsat. L’Onera a été récompensée pour cette démarche par un trophée d’argent décerné par Tisséo-SMTC, l’autorité organisatrice des transports en commun de l’agglomération toulousaine.

« Chez nous, la réflexion sur le PDE a commencé en 2005 avec les inquiétudes exprimées autour des annonces de travaux simultanés de la liaison multimodale Sud-Est (3) et de la mise à 2 x 3 voies du périphérique, raconte Carsten Döll, responsable du comité de pilotage du PDE. Nous avons pris contact avec l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’Arpe (agence régionale pour l’environnement), Tisséo, la SNCF, et la région… On nous a alors informés sur les démarches plan de déplacement d’entreprise et nous avons pu être opérationnels à partir de 2008. À l’origine, l’initiative de la discussion sur ce sujet est venue du CE, des délégués du personnel et du CHSCT, avec le soutien de la direction. Aujourd’hui, le pilotage est assuré par la direction, mais le dialogue est permanent entre ces différentes instances. »

Les actions menées tous azimuts ont démarré par l’information et la sensibilisation des salariés aux risques routiers, aux modes doux et aux accès aux transports en commun (le métro a ouvert à proximité en 2007). Le lobbying auprès de l’autorité organisatrice des transports a permis d’obtenir des modifications de lignes de bus pour améliorer l’accès ainsi que la création d’une ligne inter-quartier permettant notamment aux chercheurs d’accéder facilement à l’université où ils enseignent. L’Onera s’est aussi associé avec le CNRS, l’Énac (École nationale de l’aviation civile) et l’Isae (Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace) pour faire circuler une navette vers l’aéroport, opérée par Veolia.

En interne, plusieurs actions ont été engagées pour favoriser l’usage de la bicyclette : la création d’un accès au site séparé des voitures, la tenue d’ateliers vélos, l’installation de garages et de douches. Les déplacements inutiles ont été réduits par la promotion de la télé et de la visioconférence, avec la mise en place d’une salle dédiée de 50 places et la modernisation d’une salle de 10 places. Le télétravail, en revanche, n’est pas favorisé par la direction.

Une déception : le covoiturage stagne autour de 10 % des déplacements depuis 2011. « Le prix que nous avons gagné nous donne droit à deux ans d’accès gratuit au site de covoiturage de Tisséo, avec la garantie de retour pour l’ensemble du personnel, explique Carsten Döll. Nous espérons que cela va permettre de doubler le nombre de covoitureurs, car la demande existe bien. »