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LA SACEM POUSSE LOIN LA CLASSIFICATION PAR COMPÉTENCES

Pratiques | publié le : 17.09.2013 | H. H.

Signé par tous les syndicats, le nouveau texte sur la classification et les parcours professionnels de la Sacem parie sur la mobilisation individuelle des salariés.

Le 1er septembre, les 1 400 salariés de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) ont découvert leur nouvelle position dans la grille de classification et les évolutions possibles. Un vrai changement. Après pratiquement quatre ans de négociation, les cinq syndicats – CFDT, CGT, FO, CGC, UNSA – ont signé en février dernier pour un nouveau système de classification. « Plus compliqué mais pas tant que ça », selon Louis-Jérôme Texier, DRH, pour qui cette nouvelle grille doit « dynamiser la société ».

133 métiers détaillés

Dans l’ancienne classification par métiers, de type Parodi-Croizat, appliquée depuis les années 1930, figuraient encore des “commis principaux”, vieillots et aux attributions floues. Cette fois, à l’inverse, tout commence par la description fine des 133 métiers exercés à la Sacem. Dont certains, spécifiques, comme inspecteur musical (comme il y a des inspecteurs du travail) ou enquêteur, chargé de constituer les dossiers d’utilisation illicite de la musique à l’intention de la police ou de la justice en France et à l’étranger.

La position de chaque salarié dans la grille est ensuite déterminée, dans son métier, par le degré de compétence lié aux connaissances, à la technicité, à l’importance du relationnel nécessaire en interne et en externe, à l’autonomie et à la prise de décision. « Chaque poste de travail est défini par un assemblage de compétences. L’augmentation de ces compétences forme des parcours de progression lisibles, dans lesquels le salarié peut se projeter. Certains d’entre eux correspondent à des axes de développement pour la Sacem, comme l’accroissement du nombre d’adhérents ou l’amplification du conseil », explique Louis-Jérôme Texier.

Cette nouvelle classification a demandé un travail de titan. Chaque élément, depuis la définition des métiers jusqu’aux parcours, a été négocié avec les organisations syndicales. « Un exercice de cette ampleur se justifie à la Sacem, où les métiers et les conditions de leur exercice sont très hétérogènes, explique Philippe Denimal*, sociologue du travail et consultant pour cette négociation. La grille apporte de la cohérence à l’ensemble. »

Pour les syndicats, cette classification apporte une nouvelle source de motivation aux salariés. « La plupart d’entre eux accomplissent toute leur vie professionnelle à la Sacem. Ils ne doivent pas vivre leur carrière comme une longue frustration. Nous voulions leur apporter un nouveau moyen de prendre leur évolution en main », indique Pascal Lefèvre, délégué syndical CFDT (50 % des voix aux élections professionnelles).

La nouvelle classification fait la part belle à l’engagement individuel. À l’augmentation individuelle et à la promotion supposant un changement de poste, les salariés peuvent désormais préférer l’évolution professionnelle, extension des compétences dans le même poste. Là aussi le salaire augmente. « La nouvelle classification renforce l’égalité des chances pour accomplir une carrière en interne », estime Louis-Jérôme Texier.

Le système est sécurisé par des garanties-planchers : pour les jeunes embauchés, fortement augmentés au bout de six mois ; pour tous les salariés, augmentés d’au moins 2 % tous les cinq ans.

Les Leviers essentiels de la rémunération. Classification, compétences, appréciation, Éditions Liaisons, 2013, 216 pages.

Auteur

  • H. H.