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Pour les Français, l’entreprise n’apparaît pas bien placée pour améliorer la cohésion sociale

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 04.10.2011 | MARTINE ROSSARD

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Pour les Français, l’entreprise n’apparaît pas bien placée pour améliorer la cohésion sociale

Crédit photo MARTINE ROSSARD

E & C : Pouvez-vous commenter les résultats du premier baromètre de la cohésion sociale que vient de publier le Crédoc ?

C. F. : Les Français souhaitent à 83 % davantage de cohésion sociale. Ils estiment que les pouvoirs publics – État, collectivités territoriales, communes – sont les mieux placés pour y parvenir. Ce point de vue est cohérent avec le sentiment d’appartenance tel qu’il apparaît dans l’enquête, puisque les Français déclarent avoir « le sentiment d’appartenir avant tout » à leur pays (38 %) ou à leur commune (25 %). La revendication à l’égard de la puissance publique s’exprime en premier en matière d’emploi. Pour la Direction générale de la cohésion sociale, qui pilote notamment les politiques d’insertion sociale, l’enjeu demeure celui de l’accès à l’emploi des bénéficiaires de minima sociaux : RSA et allocation adulte handicapé.

E & C : Que pensez-vous du fait qu’une majorité de sondés voit la cohésion sociale comme un facteur essentiel de la compétitivité économique ?

C. F. : En cumulant les réponses “un peu” et “beaucoup”, on atteint en effet 90 % d’opinions positives. En période de crise, c’est plutôt encourageant. Les personnes interrogées se sentent prêtes à se “serrer les coudes” pour surmonter les difficultés économiques, dès lors qu’elles ont le sentiment que l’effort est justement réparti. Elles sont disposées à reconnaître les bienfaits d’une société cohésive. La confiance est toujours un facteur d’amélioration des performances collectives.

E & C : Dans ce contexte, quelle est la place des entreprises ?

C. F. : À la question “qui est le mieux placé pour améliorer la cohésion sociale ?”, seul 1 % des sondés cite l’entreprise en premier. Le chômage pèse beaucoup dans l’opinion, et l’emploi lui-même n’est plus perçu comme un facteur sécurisant. Comme l’a souligné le Crédoc, ce constat confirme les résultats d’études récentes, qui font apparaître une dégradation de la perception du secteur privé et particulièrement de la finance. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que l’entreprise n’apparaisse pas comme un « acteur bien placé pour améliorer la cohésion sociale ». C’est pour cette raison que les managers doivent aussi prendre au sérieux la question de la cohésion au sein même de la communauté de travail.

Auteur

  • MARTINE ROSSARD