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« Le mouvement du 7 mars va sans doute être très puissant. Il faut entendre les syndicats, ils ne l’ont pas été suffisamment. » (Pierre Ferracci)

ISRH | Syndicats | publié le : 01.03.2023 | Olivier Hielle

Manifestation Routiers au péage de St Arnoult

Manifestation de routiers au péage de St Arnoult

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Régulièrement épinglé pour son manque de dialogue avec les syndicats, le Gouvernement tient pour l’instant bon, profitant en partie au moins de la relative inappétence des salariés pour les syndicats.

« Le mouvement du 7 mars organisé par l’ensemble des organisations syndicales va sans doute être très puissant. Il n’y a pas de lassitude aujourd’hui sur la façon d’exprimer cette colère. Puisqu’on fête le 10e anniversaire de la disparition de Stéphane Hessel, il faut rappeler qu’il disait qu’une colère n’est pas inutile si elle est entendue. Donc, il faut qu’elle soit entendue et je pense que depuis le début de ce conflit sur les retraites, les syndicats ne l’ont pas été suffisamment. »

Dans une interview donnée à Europe 1 le 27 février, le fondateur et président du groupe de conseil Alpha, Pierre Ferracci, prédit des manifestations d’ampleur et estime que l’exécutif n’a pas suffisamment dialogué avec les organisations syndicales.

Manque de dialogue, le mot est faible. Depuis 2017, Emmanuel Macron noue une relation compliquée avec les corps intermédiaires et en particulier avec les syndicats. Même la CFDT, organisation réformiste et ouverte à la discussion sur le projet d’un système universel de retraites par points lors du premier quinquennat, a joint l’intersyndicale dans cette lutte contre le report de l’âge légal.

Avec les ordonnances « travail » de 2017, le message est clair : sur le plan national, il n’y a pas de place pour les syndicats. Ceux-ci doivent rester sur le terrain, dans les entreprises, pour négocier des accords. « Il est difficile de dire que les corps intermédiaires et notamment les syndicats ont été particulièrement bien traités pendant le quinquennat qui vient de s’écouler », expliquait dans nos colonnes, en septembre dernier, Béatrice de Lavalette créatrice des Rencontres du dialogue social de Suresnes.

Le destin du rapport de force qui a commencé à s’installer entre le Gouvernement et les syndicats dépendra essentiellement de l’issue de la bataille de l’opinion. Sans doute que le Gouvernement joue sur l’inappétence des salariés envers les organisations syndicales. La situation semble d’ailleurs paradoxale : alors qu’ils sont encore une majorité à percevoir plutôt positivement les syndicats, les Français participent de moins en moins aux élections professionnelles, en particulier dans la fonction publique. En 2022, la participation est tombée à 43,7 %, sept points de moins qu’en 2018 (50,82 %) et quinze points de moins qu’en 2014 (58,70 %).

L’ampleur de la mobilisation du 7 mars donnera un nouvel indice sur l’influence des organisations syndicales dans l’opinion et de leur pouvoir de mobilisation.

Auteur

  • Olivier Hielle