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« Croire qu’augmenter la natalité pourrait régler un problème de financement des retraites est une illusion. » (Éric le Bourg)

ISRH | Retraites | publié le : 08.03.2023 | Olivier Hielle

Woman protecting colorful pawns at wooden table, closeup. Divers

La question de la natalité continue de faire débat. 

Crédit photo New Africa - stock.adobe.com

Dans une tribune publiée chez Regards, le chercheur retraité du CNRS en biologie du vieillissement s’agace contre une proposition simpliste d’un élu du Rassemblement national.

« Je préfère qu’on fabrique des travailleurs français plutôt qu’on les importe », déclare le député Rassemblement national Sébastien Chenu sur France Inter le 13 février dernier. Dans le même temps, Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, estime quant à lui que la réforme des retraites « doit s’attaquer à la racine du mal : au déséquilibre démographique ».

Deux propositions balayées d’un revers de main par Éric le Bourg, chercheur au CNRS en biologie du vieillissement, aujourd’hui à la retraite, dans une tribune publiée chez Regards : « Ces responsables du RN ou de LR peinent à réfléchir sur le long terme et ne réalisent pas que nous sommes dans une situation démographique nouvelle que des mesures natalistes ne vont pas changer. » Et d’ajouter, après un raisonnement efficace : « Le baby-boom a eu lieu une fois, il ne se répétera pas à chaque génération, et croire qu’augmenter la natalité pourrait régler un problème de financement des retraites (s’il existe...), est donc une illusion. »

La question de la natalité n’est pas nouvelle : se plonger dans nos archives le montre. Il y a presque 25 ans, un article publié en décembre 1999 faisait déjà état de la nécessité, pour les Allemands, de réformer leur système de retraite pour le préserver, en raison de l’effondrement de la natalité couplée au vieillissement de la population.

Outre-Rhin, le système est peu ou prou celui qu’avait rêvé Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat : son régime obligatoire fonctionne par points, financé par une cotisation sociale de 18,6 % assise sur les salaires et partagée à 50/50 entre salariés et employeur. Autre différence avec le système français : la retraite de base et la retraite complémentaire sont gérées par le même gestionnaire, par régime.

Auteur

  • Olivier Hielle