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ChatGPT : derrière la fascination, la dépendance, voire l'incident ?

Fonction RH | publié le : 13.02.2023 | Gilmar Sequeira Martins

Il fait rêver les élèves et les étudiants, mais aussi bon nombre de décideurs dont les responsables RH. Il s’agit bien sûr de ChatGPT, le nouveau produit de OpenAI. Il a déjà réussi à faire sortir du bois Google, qui a dû accélérer la diffusion de Bard, son propre outil conversationnel, et à redonner des couleurs à Bing, le moteur de recherche de Microsoft, actionnaire de OpenAI, dont beaucoup d’internautes ignoraient jusqu’à l’existence.

Pour la fonction RH, ChatGPT peut constituer un formidable allié dans la lutte incessante contre le temps et la pénurie de ressources. Un tel outil pourrait répondre à un nombre incommensurable de questions émanant des salariés, voire effectuer de bout en bout nombre de process (poser des jours de congé, etc.). Cependant, comme le rappelle le dossier publié cette semaine dans Entreprise & Carrières, ChatGPT présente des limites et des… risques.

Le premier tient à sa logique intrinsèque. Tout comme le moteur de recherche de Google, son algorithme repose sur une logique de pertinence des résultats et non d’exactitude. Autrement dit, à une même question, il peut apporter différentes réponses… Sur des thématiques comme la paie, les jours de congé ou plus généralement des points juridiques, la recherche d’une « pertinence » maximale ne suffira pas à satisfaire ceux qui souhaitent des réponses… exactes.

Derrière ce problème très « front desk » s’en profile un autre qui, pour être caché, n’en est pas moins critique. Pour fournir les réponses les plus « pertinentes », ChatGPT doit en effet analyser la masse de données dans laquelle se trouvent les informations à fournir. Se pose alors une question aussi simple que décisive : combien d’entreprises sont disposées à laisser un algorithme accéder, si ce n’est à toutes, en tout cas à beaucoup de données qui peuvent permettre de comprendre sa stratégie, sans savoir qui, hors de l’entreprise, aura accès à ces données et l’usage qui en sera fait ?

Au-delà des enjeux concurrentiels se pose donc à l’arrière-plan une question de souveraineté. Dans un monde où les conflits et la compétition économique s’exacerbent, la protection des données des entreprises devient un impératif majeur. Les laisser aux mains d’une société étrangère, qui peut les diffuser comme elle l’entend et sur laquelle aucun contrôle n’est possible, présente un risque de souveraineté. Dès lors, peut-être vaut-il mieux pour l'instant laisser ChatGPT aux élèves et aux étudiants en mal d’inspiration.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins