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Le vote pour le premier syndicat chez Amazon aux États-Unis se termine

Syndicat | publié le : 22.03.2021 | Lys Zohin

Les 5.800 salariés de l'entrepôt d'Amazon, à Bessemer, en Alabama, ont jusqu'au 29 mars pour se prononcer sur l'adhésion à un syndicat. La consultation a commencé le 8 février. Et si Amazon fait tout pour faire dérailler ce qui apparaît comme un tournant en matière de syndicalisation aux États-Unis depuis des dizaines d'années, les salariés et les leaders syndicaux ont reçu de nombreux soutiens. Et pas des moindres, puisque le président Joe Biden leur a fait parvenir une vidéo, de même que les pro-syndicalisation qui ont reçu l'appui de plusieurs élus au Congrès, dont Bernie Sanders, mais aussi du sénateur républicain Marco Rubio, et enfin, celui de plusieurs sportifs, footballeurs et autres, ainsi que des leaders de mouvements comme Black Lives Matter. La volonté de se syndiquer de la part des salariés d'Amazon, dans l'État de l'Alabama réputé, comme le reste des États du sud, pour être particulièrement allergique à une telle représentation, a suscité un énorme intérêt dans l'opinion publique. D'autant que sur fond de crise sanitaire, les salariés dans les entrepôts sont vite devenus essentiels, puisque les consommateurs privilégient le e-commerce. Amazon a fait d'énormes profits et se retrouve au cœur d'enjeux concernant les inégalités et les discriminations raciales, mises en lumière par la pandémie. Ainsi, selon les syndicats, 85 % des salariés de Bessemer sont afro-américains. Payés 15 dollars de l'heure, les salariés de l'entrepôt d'Amazon, reçoivent ainsi 3 dollars de moins que le salaire médian dans la région, tandis que les salariés d'entrepôts voisins, syndiqués, perçoivent davantage. Selon une analyse de la Brookings Institution, les bénéfices d'Amazon ont augmenté de 9,4 milliards de dollars entre 2019 et 2020, tandis que la fortune de son dirigeant a, elle, crû de près de 68 milliards de dollars. L'analyse de l'institut de recherche souligne également que, même en ayant quintuplé la prime de risques offerte aux salariés pendant la pandémie, la société aurait encore affiché des bénéfices supérieurs à l'année précédente. 

Auteur

  • Lys Zohin