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Le plus grand syndicat indépendant de Hong Kong se dissout

Syndicat | publié le : 07.10.2021 | Lys Zohin

La Hong Kong Confederation of Trade Unions (HKCTU), le plus grand syndicat indépendant de salariés de la province rattachée à la Chine populaire depuis 1997, a annoncé qu'il allait se dissoudre et licencier la majorité de ses effectifs dans les deux mois qui viennent. Ce sont les affilés au syndicat eux-mêmes qui ont pris cette décision il y a quelques jours. La raison invoquée est « l'incertitude politique »... Autrement dit, c'est face à la pression toujours plus grande du parti communiste, à Pékin, que le syndicat indépendant, de même que 29 organisations syndicales ces derniers temps, selon le calcul de Reuters, a cédé... À la suite des mouvements de protestation des Hongkongais contre le gouvernement central, en 2019, les autorités communistes cherchent à mater toute résistance civile, d'autant que ces mouvements avaient donné lieu à une augmentation de 35 % des affiliations syndicales. Imposée l'an dernier par Pékin, la nouvelle loi sur la sécurité nationale comprend ainsi des sanctions très lourdes, qui vont jusqu'à la prison à vie, en particulier en cas de « subversion, de terrorisme et de collusion avec des pouvoirs étrangers ». Or la HKCTU, du fait de sa relation avec la Confédération syndicale internationale, a été accusée par certains médias qui transmettent la position du parti communiste de « collusion avec des pouvoirs étrangers »... Dans son annonce sur Facebook, le syndicat indépendant se veut pourtant résilient. « La dissolution, prise à contrecœur, est effectivement un coup très dur porté aux mouvements de protection des salariés, mais nous avons la conviction que les citoyens sauront résister », insiste la déclaration. Alors que la HKCTU a aidé des milliers de salariés, dans la construction, les services de nettoyage ou les entrepôts à recevoir leurs arriérés de salaire et à négocier des augmentations salariales en ligne avec l'inflation, de même qu'un groupement de syndicats a réussi à pousser des réformes, allant d'un allongement du congé maternité à l'augmentation des compensations en cas de congé maladie en passant par une législation, inédite, sur un salaire minimum, il est clair que l'espace de liberté d'expression et de contestation de la part de la société civile ne cesse de se réduire dans l'un des grands centres financiers asiatiques.

Auteur

  • Lys Zohin