Accompagnés par les syndicats et des associations défendant la vie privée, des salariés d'entrepôts d'Amazon, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Pologne et en Slovaquie ont officiellement demandé, au nom du règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'Union européenne, à savoir comment le géant du commerce en ligne traitait leurs données personnelles. Les salariés ignorent en effet comment leurs données sont utilisées par Amazon, qui emploie des systèmes très sophistiqués pour surveiller les cadences de travail et la productivité notamment. Amazon a un mois pour répondre aux travailleurs et révéler l'ensemble des procédures utilisant leurs données personnelles.

« Amazon a beau être un géant, l'entreprise ne peut pas utiliser nos données pour nourrir ses algorithmes et ensuite commencer à licencier ou faire ce qu'elle veut avec ces informations. En tant que salariés, nous avons droit à la protection de nos données et nous avons le droit de savoir ce que l'employeur en fait », a ainsi expliqué Andreas Gangl, représentant du syndicat allemand ver.di, et l'un des salariés ayant déposé la demande de clarification auprès des autorités européennes. « De la part d'Amazon, la combinaison d'un appétit féroce pour les données et d'une attitude foncièrement anti-syndicale est très inquiétante, a ajouté Christy Hoffman, secrétaire générale de la fédération syndicale internationale UNI. Nous savons ainsi qu'Amazon a espionné ses salariés. Ils ont le droit de savoir comment des vidéos ou des enregistrements audio, des informations provenant des réseaux sociaux, des données sur leur appartenance à un syndicat ou toute autre donnée est utilisée par l'employeur, en violation avec la réglementation européenne sur le droit à la vie privée. »