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Agenda autonome : la CFDT fixe ses dernières exigences

Syndicat | publié le : 29.06.2023 | Benjamin d'Alguerre

Marylise Léon, nouvelle numéro 1 de la CFDT.

Marylise Léon, nouvelle numéro 1 de la CFDT.

Crédit photo Benjamin d'Alguerre

La CFDT souhaite boucler le programme de l’agenda social autonome « avant la fin de cette semaine ». Et refuse d’y aborder les questions des salaires, de la conditionnalité des aides aux entreprises ou de la révision des ordonnances travail renvoyée respectivement aux branches et à l’État.

Il ne reste que quelques jours aux organisations syndicales et patronales pour boucler leur nouvel agenda social autonome avant la date butoir du 14 juillet. La réunion du 28 juin, qui aurait pu être conclusive, n’aura finalement pas permis à tous les acteurs de se mettre d’accord sur les thèmes de négociation à mettre au calendrier.

Aiguiller les branches sur les salaires

Et les sujets de discorde sont loin de se résumer à une opposition entre patronat d’un côté et syndicats de l’autre. Sur certaines thématiques, les organisations syndicales demeurent divisées entre elles. C’est le cas par exemple de la question des augmentations de salaires qui oppose toujours CGT et CFDT. Si la première voulait voir le sujet abordé dès la fin 2022 à l’occasion de la négociation sur le partage de la valeur (dont la transcription dans la loi est actuellement examinée au Parlement), la seconde s’y est refusée et refuse encore de la voir figurer à l’agenda partagé. « C’est un sujet qui relève des branches, pas de l’interpro », expliquait Marylise Léon le 29 juin à l’occasion d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale.

Pour autant, la nouvelle numéro 1 de la centrale réformiste n’est pas contre donner quelques coups d’aiguillon aux branches pour les convaincre d’engager des négociations le plus vite possible, avant septembre 2023. Car le dossier des rémunérations reste brûlant, alors qu’un récent bilan du comité de suivi des négociations salariales de branches établissait que 147 d’entre elles comprenaient toujours des minimas inférieurs au Smic. « Ce n’est pas acceptable. Les branches doivent montrer leur volonté à engager des discussions sur les salaires et les grilles de classification », dénonce-t-elle.

Compte épargne-temps universel : « pas seulement du temps monétisable »

Ce n’est d’ailleurs pas l’unique ligne rouge de la CFDT concernant l’agenda social. « Je ne souhaite pas que les questions de la révision des ordonnances travail ou de la conditionnalité des aides aux entreprises y figurent », précise Marylise Léon. Des sujets que cette dernière « renvoie au Gouvernement », là où d’autres organisations syndicales auraient aimé les voir mises sur la table à l’occasion de ces négociations autonomes. En revanche, d’autres dossiers pourraient être traités dans ce cadre. Ainsi, si une grande négociation sur l’emploi des seniors semble d’ores et déjà faire consensus – à conditions qu’elle ne se limite pas aux seuls points du CDI senior et de l’index senior, a prévenu le Medef ! –, la centrale de Belleville aimerait y imposer d’autres thèmes : la prévoyance, la mise en place nécessaire d’un comité de suivi de l’ANI télétravail de 2021, les parcours professionnels et la reconversion ou le compte épargne-temps (CET) universel. Un dispositif qu’avait promis le candidat Macron durant sa campagne 2022, mais qui tarde à prendre corps.

« On souhaite commencer à négocier rapidement pour une mise en place progressive de ce droit qui devrait aussi concerner la fonction publique », annonce Marylise Léon. Et selon elle, pas question que le dispositif ne soit qu’une généralisation des CET ordinaires. Il doit bien s’agir d’un nouvel outil abondable par les salariés qui ne se contente pas de leur offrir « du temps monétisable », mais aussi du temps tout court, avec la possibilité d’y prendre des congés supplémentaires, voire une retraite anticipée.

En tout cas, quel que soit le contenu de l’agenda final, la CFDT souhaite le voir bouclé au plus vite : « Dès la fin de cette semaine ».

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre