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Les ouvriers particulièrement inquiets pour leur avenir professionnel

ISRH | Social | publié le : 15.05.2020 | Nathalie Tran

Plus de 40 % des actifs sont pessimistes pour les cinq prochaines années.

Crédit photo kokliang1981/AdobeStock

L’optimisme des Français s’est émoussé progressivement durant le confinement. Alors qu’en février 2020, 67 % des actifs étaient plutôt positifs en pensant à leur situation professionnelle dans cinq ans, ils n’étaient plus que 58 % dans ce cas à la fin avril, soit une chute de 9 points, selon le dernier sondage réalisé par l’Ifop pour Michael Page1. Cette baisse de confiance est plus particulièrement marquée chez les plus de 35 ans (- 12 points) et chez les ouvriers, qui pour bon nombre d’entre eux se sont retrouvés en activité partielle. Plus d’un sur deux est à présent inquiet (51 %), alors que 66 % d’entre eux se disaient optimistes en février, ce qui représente un écart de 17 points en à peine deux mois. La taille de l’entreprise joue également un rôle important : 62 % des salariés qui travaillent dans des grandes entreprises (plus de 1 000 personnes) sont optimistes en pensant à leur situation professionnelle dans les cinq prochaines années (seulement - 3 points par rapport à février), tandis que ceux qui appartiennent à des structures de moins de 20 salariés ne sont que 48 % à être encore positifs (67 % en février, soit une baisse de 19 points). Cela s’explique par le fait que les petites structures ont été plus directement impactées par l’épidémie car elles disposent de moins de trésorerie pour traverser la crise et protéger leurs salariés. C’est dans l’industrie que le moral des troupes est le plus bas : moins 27 points, passant de 69 à 42 %. Il s’agit, en effet, d’un secteur très affecté par la crise avec l’annulation ou le report de certaines commandes et l’arrêt des ventes durant deux mois (notamment aéronautiques et automobiles). Enfin, parmi les régions, Auvergne-Rhône-Alpes, où les effets de la crise sanitaire ont été les plus prononcés, est celle où la perte d’optimisme est la plus forte (48 % en avril au lieu de 70 % en février). Cette déprime s’explique notamment par la prédominance du secteur industriel, très exposé à la crise. L’Auvergne-Rhône-Alpes figure parmi les régions les plus industrialisées de France, avec 482 000 emplois. Et aujourd’hui, malgré la reprise, ces entreprises (dont un grand nombre de PME) se montrent prudentes quant à la reprise des ventes.

(1) Étude réalisée auprès de 1 019 actifs représentatifs de la population française active occupée du 29 au 30 avril 2020 / étude réalisée auprès de 1 824 actifs représentatifs de la population française active occupée du 1er au 21 février 2020.

Auteur

  • Nathalie Tran