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La crainte d' une vague de défaillances d’entreprises à l'issue du déconfinement

ISRH | Relations Sociales | publié le : 22.04.2020 | Benjamin d'Alguerre

Alors que les débuts du confinement s’étaient traduits par une suractivité pour l’AGS, le régime délégataire de l’Unédic chargé de garantir les créances de salaires des entreprises défaillantes, la situation s’est inversée mi-avril. Depuis la deuxième semaine du mois, c’est même à un ralentissement sans précédent qu’est confronté le régime. « En avril 2019, nous instruisions environ 400 dossiers de défaillances par semaine. Nous tournons autour de 250 aujourd’hui », explique-t-on au sein de cette délégation de l’assurance-chômage. Certes, la période de crise avait démarré par un nombre record de redressements judiciaires (50 % des dossiers remontés à l’AGS concernaient ce dispositif, contre 37 % l’année précédente), parmi lesquels quelques « grands comptes » (les chaussures André, Hervé BTP, etc.), mais cette première vague s’est vite essoufflée. Conséquence des mesures de protection de l’emploi prises par le ministère du Travail (notamment l’activité partielle) ou par l’AGS elle-même (aménagement de délais de paiement, remboursement de la créance « superprivilégiée »), mais aussi de facteurs extérieurs comme le ralentissement de l’activité des tribunaux de commerce ou le fait qu’un certain nombre de défaillances concernent les TPE, généralement les dernières à solliciter les dispositifs de redressement ou de liquidation judiciaire. 

Signe de cette contraction de l’activité de l’AGS, les décaissements du régime ont, eux aussi, enregistré une tendance à la baisse. « Là où nous décaissions 6 millions par jour en moyenne l’an dernier pour assurer les créances de salaires, nous n’en dépensons plus que 4 », assure-t-on du côté du régime. Mais l’AGS craint une bombe à retardement en matière de défaillances d’entreprises. Maintenues à flot par les différentes mesures sociales mises en place par les ministères du Travail et de l’Économie, celles-ci risquent de reporter leurs situations de défaillance à l’issue du déconfinement.  « La crise économique de 2008 a eu des conséquences observables jusqu’en 2013 », explique l’AGS. Plusieurs secteurs font l’objet d’une attention toute particulière car jugés particulièrement en danger : l’hôtellerie-restauration, les cafés, la construction ou encore le tourisme, où les conséquences économiques de la crise pourraient se manifester à très court terme. L’AGS, dont les ressources s’appuient sur une cotisation des entreprises (0,15 % de la masse salariale), craint de ne pas disposer de la trésorerie nécessaire pour être au rendez-vous le moment venu…

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre