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Unedic, des discussions sous tension

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 23.02.2016 | Emmanuelle Souffi

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Les négociations sur la nouvelle convention Unedic démarrent dans un climat marqué par les dissensions autour du projet de loi El Khomri. Premier sujet évoqué : le régime des intermittents.

Il y avait climat plus serein pour ouvrir des négociations aussi cruciales pour l’avenir de l’assurance chômage. Ce lundi 22 février, au Medef, les esprits étaient déjà fortement échauffés par l’avant-projet de loi El Khomri sur le Code du travail. Les partenaires sociaux se retrouvaient pour évoquer les pistes permettant à l’Unedic de sortir la tête de l’eau, alors que sa dette devrait atteindre 29,4 milliards d’euros à la fin de l’année et que la France compte un chômage record.

Boycott de l'UPA

Preuve des tensions, l’UPA a claqué la porte au bout de dix minutes pour protester contre « les petites affaires » entre le Medef et la CGPME sur la réforme de la représentativité patronale, qui va la pénaliser. Cette première réunion ne visait, en fait, qu’à définir un calendrier, une méthode et un cadrage financier pour le régime spécifique des intermittents dont les discussions débuteront ce jeudi 25 février au Conseil économique, social et environnemental.

Pas de baisse des droits des chômeurs

Mais les clivages s’expriment déjà fortement. Le patronat, encore discret sur ses intentions même s’il semble ne plus faire de la dégressivité une condition sine qua non, refuse tout surcoût pour les entreprises. Les syndicats, eux, plaident pour une taxation plus importante des contrats courts, et surtout s’opposent à toute atteinte aux droits des chômeurs.

Et ce d’autant plus, comme l’a souligné la CFE-CGC, que le projet de loi El Khomri risque de faciliter les licenciement économiques et donc d’accroître le flot d’inscriptions à Pôle emploi. « On ne parle pas la même langue », a résumé Véronique Descacq, négociatrice pour la CFDT.

Cinq futures séances

Reste que Bercy table sur 800 millions d’euros d’économies qu’il va bien falloir trouver. En instaurant une forte dégressivité des allocations et en limitant les droits des plus de 50 ans, comme le suggère l’Association française des entreprises privées (Afep) pour accroître le retour à l’emploi ? En renchérissant le coût des ruptures conventionnelles dont le succès contribue à plomber les comptes de l’assurance chômage ? En augmentant la durée minimale de cotisation (4 mois dans les 28 derniers mois actuellement) pour bénéficier d'une indemnisation ?

Les prochaines séances (8 et 24 mars, 7 et 28 avril, 12 mai) ne seront pas de trop pour trouver un terrain d’entente alors que le gouvernement met la pression sur les partenaires sociaux pour aboutir dès le printemps.

Auteur

  • Emmanuelle Souffi