Si l’actualité de l’assurance-chômage est aujourd’hui marquée par la passe d’armes qui oppose partenaires sociaux et gouvernement après la publication, le 24 septembre, d’une étude relative à l’impact de l’amoindrissement des conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi, les services de l’Unédic ont chiffré les coûts pour le régime de deux nouvelles mesures contenues dans la réforme du 5 septembre 2018, et détaillées dans deux décrets parus fin juillet. À savoir l’indemnisation (sous condition) des salariés démissionnaires et des travailleurs indépendants perdant leur emploi.
Selon l’Unédic, on devrait compter entre 17 000 et 30 000 salariés choisissant, chaque année, de démissionner de leur emploi pour suivre une formation visant à une reconversion professionnelle ou pour mener à bien un projet de reprise ou de création d’entreprise. Ceux-là, sous condition que leur projet soit validé par une commission consultative, auraient accès aux indemnités chômage sur la même base que s’il s’était agi d’un licenciement. Le coût net de la mesure serait compris entre 230 et 345 millions d’euros par an, d’après les calculs de l’Unédic. « Nous retenons pour nos prévisions financières une estimation de coût négligeable en 2019, puis un coût annuel de 300 millions dès 2020 », indique Patrick Cavard, directeur général.
Les travailleurs indépendants perdant leur activité suite à une liquidation ou à un redressement judiciaire et ayant pu justifier de 10 000 euros de revenus par an pourront bénéficier d'une nouvelle allocation, l'ATI (allocation de travailleur indépendant). Cette allocation de 800 euros par mois sera versée par l'assurance-chômage pendant six mois. L'ATI devrait coûter 140 millions par an, en partant d'une estimation de 30 000 bénéficiaires à l'année.