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Union européenne : un sommet social très ambitieux à Porto

Dialogue social | publié le : 04.05.2021 | Benjamin d'Alguerre

Un taux d’emploi de 78 %, 60 % d’adultes bénéficiaires d’au moins une action de formation et 15 millions de personnes (dont 5 millions d’enfants) sortis de la pauvreté à l’horizon 2030. Le programme du sommet social européen de Porto, qui se tiendra les 7 et 8 mai (le Portugal occupe aujourd’hui la présidence de l’Union), s’avère ambitieux. « Il s’agira de traduire de façon opérationnelle les grands principes sur le socle européen des droits sociaux actés lors du précédent sommet de Göteborg de 2017 », explique-t-on dans l’entourage du commissaire européen à l’Emploi, aux Affaires sociales et à l’Insertion, Nicolas Schmit. L’ambition affichée est d’autant plus renforcée par l’imminence de la sortie de crise sanitaire qui imposera aux États membres de l’UE de prendre des mesures d’accompagnement fortes en matière de lutte contre le chômage et de retour à l’emploi pour les populations victimes des conséquences économiques de l’épidémie de Covid-19.

Durant deux jours, députés européens, chefs d’États et partenaires sociaux définiront les contours de l’Europe sociale de demain. En y intégrant un prisme fortement interventionniste, notamment sur l’utilisation des 750 milliards débloqués au titre du programme exceptionnel Next Generation UE de développement de l’emploi et de lutte contre la pauvreté post-pandémie. « Il ne s’agira pas ici de demander aux États de nouvelles mesures de flexibilisation de l’économie », glisse-t-on du côté de la Commission. 

Deux sujets devraient occuper les débats. En premier lieu, celle du salaire minimum européen. Principe soutenu par la présidence portugaise, mais attaqué tant par les pays nordiques que par ceux de l’ex-Europe de l’Est, qui y perçoivent un moyen d’éroder leur capacité à tirer profit du marché unique. « Il ne s’agira pas d’imposer un salaire minimum à tous les États membres, ni même de contraindre les pays à en mettre un en place, mais a minima d’impulser une série de politiques sociales qui, par le biais du dialogue social dans les pays adhérents de l’UE, tireront les rémunérations vers le haut », précise la Commission.

Le sommet devrait aussi être l’occasion de donner un coup de projecteur sur la recommandation Ease de soutien actif et efficace face à l’emploi post-Covid, un programme destiné à faciliter les reconversions professionnelles des salariés dont l’emploi se verra menacé dès que les dispositifs d’activité partielle européens ou nationaux s’arrêteront.  Basé sur le tryptique « formation pendant l’activité partielle », investissement public conséquent pour faire redémarrer le marché de l’emploi, mobilisation des services publics de l’emploi des États membres comme source d’information pour les métiers en essor, Ease « pourrait constituer une arme anti-chômage à l’échelle européenne à l’issue de l’épidémie », indique la Commission. Reste à lui trouver un financement stable.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre