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Philippe Martinez en passe de succéder à Thierry Lepaon

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 30.01.2015 | Stéphane Béchaux

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D.R.

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« Pressenti » comme  secrétaire général de la CGT, le leader des métallos a fait valider par la commission exécutive, le 29 janvier, la composition de la future équipe de direction. Son élection, la semaine prochaine, ne fait plus guère de doute.

Avec la CGT, on a appris, au cours des derniers mois, à faire preuve de prudence. Néanmoins, tout laisse maintenant penser que Philippe Martinez sera bien le prochain secrétaire général de la maison. Ce jeudi 29 janvier, la commission exécutive confédérale (CEC)a avalisé à une assez nette majorité la proposition de composition du futur bureau confédéral. Sur les 42 votants, 27 se sont exprimés favorablement pour la liste, six s’y sont opposés et 9 se sont abstenus.

Le scrutin n’a de valeur qu’indicative. Il revient en effet au comité confédéral national (CCN), qui réunit les secrétaires généraux des fédérations et des unions départementales, de désigner à la majorité des deux tiers les membres du bureau confédéral. Et d’élire nominativement le secrétaire général et l’administrateur. Ce vote aura lieu la semaine prochaine, lors de la réunion de l’instance les 3 et 4 février.

Bureau consensuel

Depuis trois ans, le CCN a certes pris l’habitude de prendre le contrepied de la CEC. Sous l’ère Thibault, mais aussi, tout récemment. Le 13 janvier, le parlement de la CGT a ainsi refusé d’avaliser la première équipe présentée par Philippe Martinez. Et pour cause : la « dream team » alors soumise au vote avait alors été largement composée par Thierry Lepaon qui, bien que démissionnaire, avait imposé ses proches.

Retenant la leçon, Philippe Martinez a cette fois-ci pris grand soin de constituer un bureau confédéral réunissant toutes les tendances de la CGT. On y retrouve aussi bien des soutiens de l’équipe sortante – telles Marie Saavedra (UD Vaucluse) et Colette Duynslaeger (La Poste), présentée comme future trésorière – que des adversaires, à l’image de Gisèle Vidallet (UD Haute-Garonne) et Pascal Joly (UR Ile-de-France).

L’équipe fait par ailleurs la part belle au secteur public. Parmi les entrants figurent ainsi Grégory Roux (cheminots), Fabrice Angei (services publics), Virginie Gensel-Imbrecht (énergie), Céline Verzeletti (fonction publique), Denis Lalys (organismes sociaux). Et aucun représentant d’une fédération du secteur concurrentiel, hormis Philippe Martinez lui-même, ex-syndicaliste chez Renault.

Adoubé par Rebsamen

Sauf très grosse surprise, plus rien ne s’oppose désormais à l’arrivée aux manettes de ce nouveau bureau confédéral, intégralement composé de novices. Une équipe très « politique », qui devrait davantage se consacrer aux affaires internes de la maison et à la préparation du congrès de 2016 qu’aux grands dossiers de négociations. Ces derniers pourraient rester dans les mains des secrétaires sortants, toujours membres de la commission exécutive.

Preuve que le suspense est faible, Philippe Martinez a déjà pris ses aises, en s'installant dans le fameux bureau de son prédécesseur, refait à neuf. Et François Rebsamen, le ministre du Travail, l'a déjà adoubé. Dans son agenda figurait, ce vendredi 30 janvier au matin, une rencontre avec l'intéressé, affublé du titre de "secrétaire général de la CGT".

Auteur

  • Stéphane Béchaux