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Négociations tendues chez Areva autour des départs volontaires

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 21.09.2015 | Catherine Abou El Khair

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Direction et syndicats négocient un « contrat social de transition », première étape de la restructuration du groupe. Le manque de visibilité sur la stratégie industrielle complique sérieusement les discussions.

Remontés à bloc après le succès de la manifestation du 15 septembre, devant les sièges d’Areva et EDF sur le parvis de la Défense, les syndicats reviennent à la table ce lundi 21 septembre. Ils ont jusqu’à demain, mardi 22 septembre, pour conclure les négociations portant sur le « contrat social de transition ». L’enjeu est d’éviter les licenciements secs, alors qu’Areva projette de supprimer jusqu’à 4000 emplois en France.

Or, des désaccords de fond persistent sur les deux volets qui composent les discussions, entamées en juillet. Le plan de départs volontaires proposé par la direction est limité à six filiales d’Areva: Areva NP (cédée à EDF), Areva NC, Areva Mines, Areva Business Support, Set et Eurodif Production. Une « iniquité flagrante », selon Jean-Pierre Bachmann, coordinateur CFDT, premier syndicat du groupe. « Il y a des personnels susceptibles d’être intéressés, notamment sur des postes opérationnels où la pénibilité est forte. Or, ils ne sont pas couverts par le plan et risquent des reclassements », estime-t-il. « On a demandé à ce que le plan bénéficie à l’ensemble d’Areva. Mais certaines activités de démantèlement et de services sont en croissance, donc elles embauchent », explique Pascal Evariste, de la CGT.

Risque de rejet

L’autre point délicat porte sur le programme de mobilité. Ce dernier chapitre cristallise les inquiétudes des syndicats, tant la visibilité sur la stratégie du groupe est faible. « On ne veut pas juste des gros chèques, on veut un accord sur l’emploi », exige le cédétiste Jean-Pierre Bachmann. Problème : « Pour les salariés qui vont rester, on ne connaît ni les postes qui seront supprimés, ni ceux qui vont être ouverts dans le cadre de la mobilité interne», dénonce Cyrille Vincent, de la CFE-CGC. « Areva a un gros problème de compétence et de conduite industrielle. Nous n’avons pas de réel accord GPEC. Par conséquent, la direction est incapable de savoir qui doit partir et qui doit rester, faute de connaître suffisamment bien ses métiers», décrypte Pascal Evariste (CGT).

Le rejet, par les syndicats, du « contrat de transition sociale » constituerait un second soufflet pour la direction d’Areva. Elle qui pensait pouvoir s'appuyer sur l’accord de méthode signé avec la CFE-CGC et la CFDT pour encadrer la négociation du futur plan social a essuyé un droit d’opposition majoritaire de la part de la CGT, FO et UNSA, fin juillet. Un nouveau désaveu ferait tâche, alors que le plan de sauvegarde de l’emploi va bientôt être lancé. Les projets de la direction pour restructurer le groupe devraient être dévoilés aux institutions représentatives à la mi-octobre.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair