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L'Unsa Ferroviaire affiche ses ambitions réformistes

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 02.04.2015 | Eric Béal

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Réuni en congrès extraordinaire, l'Unsa Cheminots prend le nom d'Unsa Ferroviaire. Un changement d'appellation symbolique de l'ambition du syndicat, qui se voit en leader du bloc réformiste de la future branche.

L'Unsa montre les dents dans le transport ferroviaire. L'organisation vient de convoquer un congrès extraordinaire juste pour modifier son appellation. Fini le dépassé Unsa Cheminots, place à l'Unsa Ferroviaire. Un changement pas seulement symbolique. "Ça traduit nos ambitions. On veut peser dans la branche, qui compte déjà une trentaine d'entreprises ferroviaires en dehors de la SNCF. Nous voulons y développer des sections syndicales", explique Roger Dillenseger, secrétaire général adjoint de la fédération.

L'Unsa Ferroviaire ne part pas de zéro. L'organisation est d'ores et déjà présente chez Eurostar, où elle arrive en tête avec 38% des voix. On la retrouve aussi chez VFLI, une filiale de la SNCF spécialisée dans le transport de fret, où elle pèse 30%. Tout comme chez Rail Europe, le distributeur officiel des billets de trains de l'ensemble des sociétés de chemin de fer européennes, où elle affiche 19% de représentativité.

La locomotive des réformistes

Très active lors des discussions sur le projet de loi portant réforme du ferroviaire, l'Unsa estime avoir pris "une nouvelle dimension". L'organisation n'hésite pas, ainsi à se présenter comme "le premier syndicat réformiste dans le groupe public ferroviaire et dans la branche ferroviaire". Et pour cause. Lors des dernières élections professionnelles du groupe SNCF, qui se sont déroulées en mars 2014, elle a obtenu 22,98%. Derrière la CGT (35,64%), mais loin devant SUD Rail (16,99%) et la CFDT (14,7%). Et plus loin encore de FO (9,40%) et la CFTC (0,29%).

La loi du 4 août 2014 sur la réforme ferroviaire n'a pas seulement mis fin à la séparation entre Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF, en créant un groupe public ferroviaire. Elle a également posé le principe d'un cadre social commun à tous les salariés de la branche, via une convention collective nationale négociée par les partenaires sociaux. "Avec l'ouverture à la concurrence imposée par Bruxelles, il est de notre responsabilité de peser sur la mise en place de règles sociales qui s'appliquent à tous, à la SNCF comme aux PME", insiste Roger Dillenseger.

Démarrée en décembre 2013, la négociation de branche avance pour l'instant à pas très comptés. Au sein de la commission mixte paritaire nationale, les discussions sur le champ d’application ne sont pas encore bouclées. Les partenaires sociaux s'attaqueront ensuite à l'organisation du travail. La loi leur fixe la date du 1er juillet 2016 pour aboutir.

Auteur

  • Eric Béal