logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les partenaires sociaux « ensemble mais séparés » face aux attentats

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 17.11.2015 | Emmanuelle Souffi

Image

Patronat et syndicats condamnent la barbarie des attaques à Paris, mais chacun de leur coté. Des discussions doivent s'ouvrir sur la diversité... Mais sans donner lieu à un échange partagé.

Union de façade… Après les tueries parisiennes, c’est chacun de leur côté que patronat et syndicats ont souhaité manifester leur colère et leur soutien aux familles des victimes. Au lendemain des attentats du 13 novembre, chaque organisation y est allée de son communiqué : « ignominie » dénoncée par la CFTC, « lâcheté et barbarie » pour la commission exécutive de la CFDT. Ce n’est qu’en fin de journée le 14 novembre que sept centrales (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) rédigeaient une réaction commune pour exprimer leur émotion. Sans FO qui, comme en janvier, a préféré faire cavalier seul.

Comme après les attaques à Charlie Hebdo et contre l’Hyper Casher, qui avaient donné lieu à la rédaction d’un texte « vivre ensemble, travailler ensemble », les sept signataires annoncent leur intention de poursuivre les discussions sur les discriminations, les risques de stigmatisation, de repli ou de division « et toutes tentatives de terreur dans lesquelles veulent nous enfermer les terroristes »…

Le Medef, lui, lance un groupe de travail sur la diversité, pressé par des adhérents en proie à la montée du communautarisme. Mais portant avant tout sur le fait religieux en entreprise. Une initiative isolée, qui n'associe pas les autres partenaires sociaux,

Union sacrée

Face au choc des attaques et au risque d’embrasement, certains, à commencer par Pierre Gattaz, auraient souhaité afficher un front plus uni. Une « union sacrée », comme le Premier ministre le conseillait à ses opposants politiques.

Rédiger un texte partagé par patronat et syndicats aurait témoigné d’un sens des responsabilités bienvenu en ces heures difficiles. Le 11 janvier, l’image de Pierre Gattaz défilant aux côtés de Laurent Berger (CFDT) et consorts avait marqué les esprits. Mais la CGT et Solidaires se voyaient mal accoler leur nom à ceux du patronat, qu’ils fustigent dans les cortèges.

À défaut des syndicats, le Medef a enterré le temps du week-end la hache de guerre avec François Asselin, le président de la CGPME. Mais les débats autour de la mesure de la représentativité patronale vont vite la faire ressortir. Une déclaration paraphée par la CGPME, le Medef, la FNSEA, UDES, l’UNAPL, et l’UPA estime que « seule la solidarité et l’union » permettent de résister. Mais il ne suffit pas de l’écrire pour qu’elle se réalise...

Auteur

  • Emmanuelle Souffi