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Les négociations n'en finissent pas de patiner

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 21.01.2015 | Manuel Jardinaud et Anne Fairise

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La banque annonce le report de la signature d'un accord à début février. Trois autres branches négocient toujours. Le ministère maintient la pression face à la lenteur des négociations.

François Rebsamen retrouverait-il le sourire ? Le ministre du Travail a bon espoir concernant la signature d’accords dans les branches professionnelles liés au pacte de responsabilité. D’autant que la banque commerciale ne serait qu’à un doigt de signer. Et que cet accord pourrait donner le top départ des négociations chez les mutualistes (le réseau Banque populaire et celui des Caisses d’épargne). Mais rien n’est gagné.

Il suffit de voir les difficultés à s’entendre sur le projet dans la banque commerciale, après six mois de négociations. Faute de partisans suffisants pour parapher le texte, le délai de signature, qui arrivait à échéance le 21 janvier, a dû être repoussé. Seule la CFDT se satisfait de l’engagement de 40 000 recrutements sur trois ans et de la création de dispositifs de pré-professionnalisation. « L’intégration dans l’emploi des personnes qui en sont exclues est, depuis le début, notre objectif premier », précise Luc Mathieu, secrétaire général de la CFDT Banques-Assurances. Le SNB CFE-CGC, lui, ne se voit pas parapher un « accord sans sérieuses contreparties pour améliorer les conditions de travail. Comment voulez-vous que je me présente devant mes adhérents avec un accord entérinant une baisse des effectifs ? C’est impossible. Les 40.000 recrutements annoncés ne compenseront pas les départs », martèle Régis Dos Santos, président du SNB CFE-CGC. Rendez-vous est pris le 9 février, pour une ultime séance.

Dix accords selon la communication officielle

Au 19 janvier, les services du ministère du Travail décomptent huit accords dans les cinquante plus grandes branches : chimie, assurance, textile, carrières et matériaux, services automobiles, bureaux d’études Syntec et - on peut s’en étonner - propreté et métallurgie. Car la propreté a juste signé un relevé de conclusion et la métallurgie s’est uniquement engagée sur l’alternance. Dans ses calculs, le ministère intègre aussi deux autres branches, plus modestes, à savoir les transports urbains et les cabinets d’architectes. Avec ces dix accords recensés par l’Etat, l’ambition de départ d’une quinzaine de textes fin 2014 est loin d’être atteinte. Mais la pression politique demeure. A en juger le « lapsus » du président de la République, qui a mentionné lundi 19 janvier l'existence de « onze accords » lors de ses vœux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi...

Des engagements décevants sur l’emploi

Côté engagements des branches sur l'emploi, dans le cadre du volet « solidarité » du pacte, l’addition des embauches promises reste modérée. Selon nos calculs, un peu plus de 100 000 recrutements sont envisagés d’ici à la fin 2017. Pour certains syndicats, comme dans la chimie, cet engagement n’est que poudre aux yeux. Ainsi, pour Force ouvrière, les 15 000 postes ouverts par an représentent le turn over naturel du secteur. Lequel a perdu 5 000 emplois en 2013...

Rue de Grenelle, on espère que trois autres branches – restauration rapide, bâtiment et commerce de détail - viendront compléter ce panel au cours du mois de février. Ce qui permettra de passer la barre symbolique, selon le ministère, « de plus de la moitié des salariés couverts par de tels textes ». Et d’afficher un bel objectif en prime, puisque le texte mis sur la table dans le bâtiment opte pour 80 000 embauches.

Auteur

  • Manuel Jardinaud et Anne Fairise