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Les Bourses du travail, un patrimoine fragile et convoité

Liaisons Sociales Magazine | Dialogue Social | publié le : 18.01.2016 | Catherine Abou El Khair

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Lieux historiques d’hébergement des syndicats, les Bourses du travail sont souvent en piteux état. Mais leur rénovation ne va pas de soi. Les maires rechignent à payer les travaux et les militants, attachés à ces vieux bâtiments, craignent d’en perdre le contrôle.

Pas touche à ma Bourse du travail ! Il y a presque un an, la mairie de Toulouse a eu la mauvaise idée d’envoyer à l’union départementale de la CGT un courrier lui demandant de quitter ses locaux historiques… ou de payer un loyer. « Vous n’êtes pas sans savoir que la ville a été obligée d’assurer, seule, la mise en sécurité totale du bâtiment pour un coût de 1 million d’euros », justifiait alors la municipalité, qui avait perdu, depuis quatre ans, le soutien du département et de la région pour l’entretien des lieux.

Surprise par cette lettre, la CGT de Haute-Garonne n’a pas manqué de hurler au scandale devant les médias. À force de mobilisation, elle est parvenue à éviter l’expulsion. Car même si le Capitole est propriétaire des lieux, ce bâtiment, c’est un peu le sien. Elle s’y est installée en… 1892, année de son inauguration, avec la bénédiction de Jean Jaurès.

Comme à Toulouse, les collectivités sont bien obligées, tôt ou tard, de se pencher sur la remise aux normes et l’entretien de ces locaux historiques, qui leur appartiennent. Ne pas accéder aux demandes de travaux formulées par les syndicats serait politiquement compliqué. Car, historiquement, les Bourses du travail servent l’intérêt général. « Dès leur création en 1884, elles ont affirmé leurs missions autour de principes d’information, d’éducation populaire et de solidarité. Elles se sont en cela distinguées des principes d’action plutôt revendicatifs poursuivis simultanément par les syndicats », écrivait l’inspecteur général des affaires sociales Philippe Dole, dans un rapport sur la situation du logement des antennes locales des syndicats remis à François Rebsamen en 2013.

Même si les services de placement, les cours du soir et les spectacles populaires font partie d’un très lointain passé, les Bourses du travail et, plus généralement, les locaux occupés par les unions locales seraient encore fréquentés par plus de 1 million de personnes chaque année…

Auteur

  • Catherine Abou El Khair